Après s’être investi pleinement dans les élections allemandes, et celles-ci passées, Elon Musk reproduit son schéma à l’identique en venant se mêler de la politique espagnole, via son réseau social X.
La déroute des progressistes ce dimanche en Allemagne confirme la tendance : l’Espagne de Pedro Sánchez est le dernier grand pays européen à posséder un gouvernement de gauche. Depuis huit ans, socialistes et gauche radicale sont coalisés pour diriger la 4ᵉ économie européenne. Une situation qui pourrait prendre fin, si l’on en croit les prophéties d’Elon Musk. D’autant plus que le milliardaire risque de s’investir du côté de Madrid pour que s’accomplissent ses prévisions : l’Espagne sera très bientôt dirigée par l’extrême droite et Vox devrait s’emparer du pouvoir, si l’on en croit le chef de X. C’est justement sur son réseau social que Musk a posté ce week-end un message lapidaire : « Vox gagnera les prochaines élections ». Pour donner un peu de corps à la chose, l’Américain, dans une autre publication, a relayé une vidéo de Donald Trump dans laquelle il félicite le chef de Vox, Santiago Abascal, pour son « excellent travail ».
Vox will win the next election https://t.co/v3tJtwKTG6
— Elon Musk (@elonmusk) February 22, 2025
Un message vu par 19 millions d’utilisateurs. Vox est ravi de ce coup de pouce. Le Premier ministre socialiste, Sanchez, lui aussi. En fin de course, les législatives ayant lieu l’an prochain, l’hôte de la Moncloa se veut comme le dernier défenseur du progressisme en Occident face au monstre réactionnaire. « L’internationale d’extrême droite menée par l’homme le plus riche de la planète attaque ouvertement nos institutions », s’est exclamé le socialiste lors d’un meeting en début d’année.
Une mauvaise nouvelle selon la droite espagnole
Et cette bouffée d’oxygène est redoutée par les cerveaux de la droite classique. Notamment chez l’ancien chef de gouvernement Jose Maria Aznar. Ultra populaire, il s’est en 2002 jeté à corps perdu dans la guerre d’Irak aux côtés de Bush et Berlusconi. Un envoi des troupes espagnoles au Moyen-Orient qui a eu pour conséquence de mobiliser l’ensemble des familles de la gauche pour protester contre le bellicisme d’Aznar. Des millions de personnes ont alors défilé dans les rues.
Alors que les conservateurs sont aujourd’hui sur le point de gagner les prochaines élections, le think tank d’Aznar, l’institut FAES, ne cesse d’envoyer des messages d’alerte : « le retour au pouvoir de Donald Trump n’est pas une bonne chose, applaudir les frais de douane américains affaiblira l’économie espagnole », peut-on lire dans les analyses géopolitiques du site officiel de la fondation.
Le candidat officiel de la droite, Albert Feijóo, tente de danser un fil : « Pedro Sánchez va nous braquer la puissance américaine avec ses insultes contre Trump ». Pas de critique, mais pas non plus de soutien. Les cadres de la droite espagnole scrollent, avec un doigt tremblant, sur le compte X d’Elon Musk, redoutant les prochains tweets du milliardaire qui pourrait faire basculer l’élection.