À l’image des Français installés en Espagne, les Catalans expatriés dans l’Hexagone mettent également en place des réseaux d’entraide pour garder le lien avec leurs origines et perpétuer leurs traditions loin de leur terre natale.
Calçots, caganer, tío de Nadal, barretina, Castellers… Autant de symboles et de saveurs qui sont indissociables de la culture catalane. Mais, de l’autre côté de la frontière espagnole, lorsque l’on s’éloigne des Pyrénées-Orientales, il est rare de retrouver ces symboles chers aux Catalans. C’est sans compter la solidarité des citoyens d’une même nation qui est bien souvent plus forte lorsqu’ils se retrouvent à l’étranger. En effet, si les groupes d’entraides entre Français ne manquent pas à Barcelone, ces derniers n’ont rien à envier aux réseaux de Catalans installés dans l’Hexagone. Recherche de produits catalans, cours de langue, spectacles catalans, bonnes adresses de restaurants… Ces groupes se révèlent être indispensables pour les Catalans ayant le mal du pays.
À l’affût de bonnes adresses
« Où peut-on acheter des calçots près de Toulouse ? ». C’est la question qu’a posée Susanna sur le groupe Facebook « Catalans a Toulouse (Tolosa) ». Une question anodine qui a rapidement suscité l’intérêt de quelques Catalans domiciliés aux alentours de la Ville rose. Une aubaine pour l’utilisatrice à l’origine du post qui a pu obtenir quelques précieuses adresses, en pleine période de calçotada. C’est effectivement l’une des traditions les plus suivies en Catalogne durant la période hivernale, qui en plus de mettre en lumière un incontournable de la gastronomie catalane, est également le prétexte pour se retrouver en famille ou entre amis autour d’une table gourmande et généreuse.
Les diverses interrogations des membres du groupe deviennent ainsi un repère non négligeable pour les Catalans fraîchement débarqués en France. « Quand j’ai fait mon Erasmus à Toulouse en 2021, j’ai pu trouvé de l’aide grâce à ce groupe », nous confie Mar, Barcelonaise âgée de 26 ans. Elle poursuit : « Même si la cuisine française est très bonne, j’avais envie de manger des plats catalans et ce n’était pas simple de trouver certains ingrédients toute seule ».
Un coup de projecteur pour la culture locale
Si les Catalans désireux de dénicher de bonnes adresses sont servis dans les groupes d’entraide, ces collectifs peuvent également être un moyen efficace de faire briller leur culture. Pour Mireia, catalane installée à Toulouse depuis près de 20 ans, le réseautage permet de mettre en avant les événements faisant la part belle aux artistes et rendez-vous catalans. « Les expatriés recherchent souvent des activités à faire qui pourraient leur faire rappeler leur terre natale. En tant que professeur de catalan et de français, j’organise des cours de langue ouverts à tous. Grâce au groupe dédié aux Catalans de Toulouse, j’ai pu rencontrer de superbes personnes souhaitant apprendre la langue de leurs parents et grands-parents, ou tout simplement voulant pratiquer cet idiome », raconte-t-elle.
Une manière pour elle d’incarner un trait d’union entre la région catalane, qui lui est chère, et sa vie bien ancrée au coeur de la cité des violettes. « Même si je vis en France depuis deux décennies, il y a une réelle solidarité entre les Espagnols habitants à Toulouse, je dirais même que c’est une ville très imprégnée par la culture espagnole et catalane, donc on s’y sent chez soi très rapidement », sourit Mireia.