L’avenir du transport public se trouve-t-il dans le tout-en-un ? Óscar Puente, ministre des transports, a annoncé vouloir mettre en place un billet unique permettant de voyager partout dans le pays.
Photo de couverture : Clémentine Laurent
Simplifier. C’est le maître-mot des administrations dans le monde entier, et il semble que l’Espagne en ait aussi l’ambition. Tout récemment, le ministre des transports Óscar Puente annonçait sa volonté de créer un ticket permettant de voyager partout sur le territoire, sauf avec les trains à grande vitesse et les lignes longues distances.
Il copie là un système déjà existant dans certains pays comme l’Autriche ou l’Allemagne. Dans le pays germanique par exemple, les usagers paient 58 euros par mois depuis 2022 pour ce service, permettant de se déplacer partout dans le pays et avec n’importe quel moyen de transport.
Pour l’instant, en Espagne, on a déjà un billet qui ressemble à ce sésame, dans les grandes villes que sont Madrid ou Barcelone, et ce grâce aux réductions financées par l’État et les communautés autonomes. Mais le gouvernement prévoit d’éliminer ces réductions, mises en place pour contrer l’inflation post-pandémie et la guerre en Ukraine. Ainsi, le second semestre de 2025 serait un moment de transition pour remplacer ces tickets subventionnés par la mise en place de ce nouveau billet tout-en-un en 2026.
Pour concrétiser le projet, le ministère a mandaté Ineco, une entreprise d’ingénierie, pour une assistance technique. La commission dispose d’un budget d’environ 950 000 euros.
« L’objectif et le défi sont de mettre en œuvre le billet unique en Espagne, quelque chose que l’Allemagne a, avec ses avantages et ses inconvénients, ce qui nous permettra d’apprendre. Et j’espère qu’en 2026 nous nous dirigerons vers cette mesure, qui permettra une meilleure distribution des ressources, générera du confort pour les usagers, mais surtout commencera à concentrer nos efforts sur la qualité des transports publics », a conclu le ministre.
Un projet semé d’embûches
Outre la qualité et le confort des usagers, ce billet unique est aussi un sujet environnemental important. Greenpeace demande l’implantation de cette solution en Espagne depuis septembre 2023, argumentant qu’il s’agirait là d’une avancée énorme dans la course aux mobilités douces, et permettrait à des milliers de personnes de remplacer leur voiture par le transport en commun.
Photo : Greenpeace
À ce jour, l’ONG a récolté plus de 200 000 signatures pour ce billet qu’elle a nommé « T-Lleva », dont elle estime le prix entre 30 et 49 euros par mois.
Mais avant d’en arriver là, il va falloir négocier. En effet, meilleur pour la planète ou pas, la mise en oeuvre de ce billet dépendra du bon vouloir des municipalités et communautés autonomes, qui gèrent la majorité des transports publics urbains et métropolitains. Le ministère des transports n’est, lui, que propriétaire du service de trains de banlieue (Rodalies en Catalogne). Affaire à suivre.