Dans toute la région, les restaurants situés sur les ports vivent une crise économique inédite. La plupart accusent la mauvaise gestion du gouvernement catalan.
Photos : Ana Jimemez, La Vanguardia
Arenys de Mar, Mataró, el Masnou… Les ports de Catalogne sont nombreux mais pas toujours heureux. Si, il y a 5 ans, posséder un établissement de restauration sur le port était une aubaine, la réalité de 2025 n’est pas la même. Et les patrons accusent le gouvernement catalan, qui impose des taxes effarantes à leurs yeux.
En effet, l’institution prend un pourcentage d’entre 5 et 7% sur le chiffre d’affaires de l’établissement, et ce peu importe les résultats, bénéfice ou non.
Le port d’Arenys de Mar est un exemple flagrant de cette crise. Dans les édifices du bord de mer, le spectacle est désolant : pas de clients ou très peu, et sur les 17 restaurants que la Generalitat gère dans la zone, neuf ont dû fermer pour des raisons économiques.
Le restaurant El Pòsit transformé il y a cinq ans en enseigne italienne a été contraint de fermer « par manque de rentabilité », selon le propriétaire, qui précise également à La Vanguardia que « dès l’ouverture, le coût du restaurant s’élevait à 12 000 euros par mois », y compris les frais de personnel et de gestion.
A cela s’ajoutent « quelques 30 000 euros par an d’occupation publique » ainsi que 1% du chiffre d’affaires, durement négocié. Le concessionnaire, un restaurateur qui a géré des entreprises du même genre dans le monde entier, affirme n’avoir « jamais trouvé des conditions aussi déplorables que celles de Ports de Catalogne ».
Un dialogue conflictuel
De son côté, le gouvernement régional nie en bloc. Ester Roca, directrice générale de Ports de la Generalitat, estime que d’autres circonstances interviennent dans la fermeture des restaurants, comme « la gestion économique, les objectifs fixés qui n’ont pas pu être atteints, le modèle d’exploitation ou l’orientation de l’entreprise ».
Un jugement insensé pour les patrons, et certains d’entre eux ont même déposé un recours devant le tribunal administratif, considérant que « l’imposition d’un pourcentage sur le chiffre d’affaires est une double imposition inconstitutionnelle ». En Catalogne, en plus, il est difficile d’amortir un investissement car, contrairement à d’autres régions d’Espagne, la concession est limitée à 20 ans.
Pour ne rien améliorer, en dix ans, si l’indice des prix à la consommation a augmenté de 19,7 %, celui des ports a grimpé en flèche, atteignant maintenant 47 %.
Malgré ces tensions entre les deux parties, le gouvernement voudrait faire mieux. Manel Nadal, secrétaire à la mobilité de la Generalitat et président des ports, assure avoir détecté le problème et qu’une étude a été lancée pour « tenter de redéfinir les usages dans certaines zones » des ports, rapporte La Vanguardia, en particulier celles qui sont tombées en désuétude, comme c’est le cas dans la plupart des ports catalans, afin de les ouvrir à de nouvelles activités « liées à l’économie bleue ».
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Pendant ce temps à Barcelone, le Balcó Gastronomic – l’offre de restaurants du port – ne va pas mieux, même si les restaurateurs sont optimistes. Si pour le moment la foule ne se précipite pas, faute de communication sur les établissements présents dans la zone, elle devrait revenir au printemps. Reste à voir si la belle saison tiendra ses promesses.
