Après le syndrome de Paris, place au syndrome de Barcelone

Equinox Magazine rambla barcelone

Le décalage entre la réalité de ses vacances et l’image qu’on s’en fait peut parfois être brutale. À Barcelone, sans être le syndrome de Paris, il faut tout de même se méfier de ses propres attentes.

« Syndrome de Paris : trouble psychologique transitoire rencontré par certaines personnes (en particulier des touristes japonais) en visite ou en vacances à Paris, en raison des différences culturelles et de l’écart entre la réalité et leur vision idéalisée de la ville ». Dans les faits, ces touristes arrivent à Paris croyant voir partout la tour Eiffel et les pavés romantiques d' »Emily in Paris », puis se baladent et passent fatalement par porte de la Chapelle ou Barbès, où souvent les crackheads côtoient les rats. De son côté, Florence a aussi son syndrome, à l’opposé de Paris, appelé le syndrome de Stendhal. Il se caractérise par des palpitations et presque un évanouissement face à la splendeur de la cité italienne.

Comme Paris et Florence, Barcelone a ses qualités et ses défauts : mais de quel syndrome la cité comtale est-elle le nom ? D’un côté, la splendeur. Les bâtiments modernistes de Gaudí se dressent près de la plage, le tout sur fond de paysages montagneux : c’et indéniablement une carte postale.

De l’autre côté, le monde, partout. La massification du tourisme enlaidit les villes. Arpenter la Rambla en plein mois de juillet ? N’y pensez pas. Se baigner à la Barceloneta ? Surtout pas. Le charme des villes – et surtout des vacances – réside aussi dans leur quiétude et l’expérience toute personnelle que l’on en fait. À Barcelone, pas d’individualité mais une expérience collective qui peut s’avérer très angoissante.

Peut-être est-ce ça, dans ce cas, le syndrome de Barcelone. Un décalage entre imagination et réalité : s’attendre aux ruelles calmes de la cité comtale et à ses plages tranquilles et se retrouver à 18h sur la Plaça Catalunya un samedi d’août. Le choc touristique peut être violent face aux 7 millions de vacanciers qu’accueille chaque année la capitale catalane.

Pour ne pas subir le syndrome de Barcelone, une seule solution. Prévenir ses amis touristes qu’une métropole, même près de la plage, même non loin des montagnes, même en Espagne, reste une métropole. Et surtout, les emmener loin des centres bondés, visiter les quartiers tout aussi beaux et moins courus que sont Sant Andreu, Sarriá ou un peu plus loin Badalona.

S’excentrer pour respirer, c’est la clé pour profiter de Barcelone, qui peut, au détour d’un carrefour oublié, provoquer elle aussi le syndrome de Stendhal.

Recommandé pour vous