Explosion des charges sociales en Espagne

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 La hausse des charges sociales en Espagne, amorcée depuis l’arrivée au pouvoir du socialiste Pedro Sánchez en 2018, suscite une vive inquiétude au sein des entreprises.

40 % en six ans. Les coûts liés à l’emploi connaissent une augmentation spectaculaire en Espagne. Un surcoût de près de 15 milliards d’euros pour le tissu entrepreneurial espagnol, selon les données officielles. Cette flambée est en grande partie attribuée aux différentes mesures adoptées par l’exécutif, dont la revalorisation importante du SMIC qui a bondi de 47 %, faisant mécaniquement monter les charges. Par ailleurs, pour sauver le système des retraites en Espagne, le gouvernement a approuvé le mécanisme d’équité intergénérationnel, entré en vigueur en janvier 2023. Il vise à renforcer les cotisations sociales avec un coût très lourd sur les entreprises.

Les TPE/PME, qui forment la colonne vertébrale de l’économie espagnole, sont les plus durement touchées par cette inflation des charges. « La hausse des coûts salariaux réduit notre marge de manœuvre et met en péril notre compétitivité à l’international », avertit un représentant de la Confédération espagnole des organisations patronales (CEOE).

Des impôts à un niveau historique en Espagne

Le coût moyen d’un employé pour une entreprise a progressé de 20 %, atteignant des sommets historiques. Ces chiffres ne prennent pas en compte les allégements fiscaux ou subventions ponctuelles, qui restent insuffisants pour compenser l’alourdissement global des charges.

Entre 2018 et 2024, les cotisations patronales à la Sécurité sociale ont bondi de 36 %, avec des augmentations particulièrement marquées depuis 2023. La Sécurité sociale a ainsi enregistré un revenu supplémentaire de 4,55 milliards d’euros en 2023, soit une hausse annuelle de 7,5 %. Sans compter les fameuses hausses du SMIC.

Les entreprises pointent un frein à la croissance

Les entrepreneurs dénoncent un cercle vicieux : à mesure que les charges augmentent, les investissements et la création d’emplois s’effondrent. « Le secteur de la construction, par exemple, souffre à la fois de l’alourdissement des charges et d’une pénurie chronique de main-d’œuvre. Près de 70 000 postes restent vacants, faute de candidats qualifiés », souligne un porte-parole de la Fédération espagnole de la construction (CNC). Les employeurs estiment que cette situation compromet la compétitivité de l’économie espagnole. « Si rien n’est fait pour réduire le fardeau des entreprises, nous allons assister à un ralentissement durable de la croissance, voire à des pertes d’emploi massives dans certains secteurs clés », avertissent-ils.

Par ailleurs, le salaire brut moyen en Espagne a augmenté jusqu’à 1 500 euros par mois, mais cette hausse est jugée insuffisante par rapport aux besoins des ménages dans un contexte inflationniste.

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