En ce début du mois de janvier, la Filmoteca de Catalunya entame un cycle autour de l’écrivain français Jean Genet. Des projections qui questionnent la figure du romancier, qui passa réellement quelques temps – tumultueux – à Barcelone.
Photos : Filmoteca de Catalunya
Jean Genet semble être de retour dans le Raval, 76 ans après la publication du « Journal d’un voleur » (1949) où il racontait la vie chaotique de son narrateur, entre prostitution et autres petits larcins dans ce même quartier de Barcelone. Dès le 15 janvier, la Filmoteca de Catalunya, située au coeur du Raval, débutera un cycle autour de la figure de l’écrivain français, en projetant 13 films, interrogeant l’homme et son oeuvre.
Le cycle s’ouvrira le 15 avec la projection du seul film réalisé par Jean Genet lui-même, et adapté de son « Journal d’un voleur » : « Un chant d’amour ». Par la suite, plusieurs long-métrages adaptés de certains de se romans seront présentés : « Les Abysses » (Papatakis, 1963) adapté de « Les Bonnes », « The Balcony » (Strick, 1963) adapté de la pièce éponyme et « Querelle » (Fassbinder, 1982) adapté de « Querelle de Brest ».
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Le cycle se focalise en partie sur la capacité de Genet à interroger les limites du socialement acceptable. Ainsi, la Filmoteca accueillera également une projection de « Bara nô soretsu » (Matsumoto, 1969), un film japonais Nouvelle Vague qui construit son intrigue au coeur du fictionnel Bar Genet. On pourra également assister à une double projection des courts-métrages « Le Sphinx » (Knauff, 1986) et « Nervus Rerum » (The Otolith Group, 2008) avec en même temps la lecture par Jean Genet de « Quatre heures à Chatila », un texte écrit en 1982.
Se questionner sur la figure de l’auteur
Si Jean Genet était une figure admirée du milieu littéraire et cinématographique, certaines parts de son passé restent profondément questionnables. Pour cette raison, la Filmoteca a décidé de projeter un film récent, « Little Girl Blue » de Mona Achache, sorti en 2023. Dans ce long-métrage, la réalisatrice interroge son passé en mettant en scène sa propre mère (interprétée par Marion Cotillard) la photographe et écrivaine Carole Achache. Le documentaire révèle qu’elle fut abusée sexuellement, enfant, par Jean Genet.
Deux long métrages qui trouvent leur inspiration dans l’univers du romancier seront aussi projetés : « La Cérémonie » (Chabrol, 1995) dont le questionnement sur les classes sociales et les frustrations résonne évidemment avec « Les Bonnes » ; et « Poison » (Haynes, 1991), inspiré par le thème de la transgression, que l’on sait cher à Genet.
Pour clore le cycle, trois court-métrages sur l’homosexualité sont à découvrir : « Jean Genet est mort » (Giannaris, 1989), « La ballade de la geôle de Reading » (Kwietnowski, 2014) et « Ecce Homo » (Tartiaglia, 1989).
Tout le programme 2025 de la Filmoteca – dont le détail des horaires du cycle Genet – est à retrouver ici.
