L’année 2025 en Espagne sera placée sous le signe de la recherche en médecine. Des avancées telles qui pourraient révolutionner le monde médical.
Photo : Hospital Clinic de Barcelona
Barcelone future capitale de la recherche médicale ? L’année 2025 laisse effectivement entrevoir de grandes avancées scientifiques du côté de Barcelone, notamment dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. Après que l’Agence européenne des médicaments (EMA) a donné son feu vert, en novembre dernier, au médicament Lecanemab qui a été développé à Barcelone, pour traiter la maladie d’Alzheimer. Les prochains mois seront donc cruciaux afin que les patients puissent, à terme, accéder au traitement.
Des essais cliniques à Barcelone
Le Lecanemab est le premier d’une nouvelle génération d’anticorps contre le peptide bêta-amyloïde, qui s’accumule dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Des essais cliniques ont montré que 18 mois de traitement réduisent la progression de la neurodégénérescence de 27 % chez les patients présentant les premiers symptômes de la maladie. Les chercheurs estiment ainsi que si le traitement est administré sur le long terme, la progression de la maladie d’Alzheimer serait suffisamment ralentie pour que les personnes touchées n’atteignent pas un état de démence ou de handicap.
Toutefois, administrer ce médicament aux premiers stades de la maladie d’Alzheimer représente « un défi logistique et économique pour les systèmes de santé européens », prévient le chef du service de neurologie du Sant Pau hôpital de Barcelone, Albero Lleó, dans les colonnes de Lavanguardia. Ce dernier a par ailleurs participé au développement clinique du lécanemab.
Défi logistique et économique
Un défi logistique car il nécessite la mise en place de programmes de diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer pour identifier les personnes pouvant bénéficier d’anticorps contre la bêta-amyloïde. De plus, un effet secondaire possible du traitement est l’apparition de petits œdèmes ou d’hémorragies cérébrales que les patients ne remarquent pas mais qui sont détectés grâce à des techniques d’imagerie. Pour cette raison, il sera conseillé de réaliser quatre IRM sur les patients au cours des premiers mois de traitement, ce qui entraînera une demande supplémentaire de services d’imagerie diagnostique.
Un défi économique car le médicament est onéreux et, plus de 100.000 personnes en Espagne peuvent aspirer à ce traitement. Si le prix du lécanemab est encore inconnu, car la société pharmaceutique Eisai le négocie actuellement avec chaque gouvernement européen, une fourchette a été estimée. Effectivement, aux États-Unis le médicament est déjà disponible pour 26.500 dollars par patient et par an (soit environ 25.400 euros). Cependant, le prix devrait être inférieur en Espagne, mais pourrait tout de même constituer un frein pour les Espagnols atteints par la maladie.