Les stations d’Andorre, regroupées sous la marque commune Grandvalira Resorts, veulent rivaliser avec les plus grands domaines skiables internationaux. Investissements massifs, forfaits communs avec des stations américaines ou norvégiennes, événements sportifs font partie des arguments pour attirer les skieurs du monde entier.
Publié sur ToulEco par Johanna Decorse – Photo de Alexander Tryastsyn sur Unsplash
Acteurs clés de l’économie andorrane, les stations de ski de Grandvalira, Pal Arinsal et Ordino Arcalis, regroupées sous la marque commune Grandvalira Resorts, couvrent 6,7 % du territoire de la principauté et représentent 17 % de son PIB. L’hiver dernier, elles ont enregistré plus de 2,2 millions de journées skieurs, une fréquentation en légère baisse, et généré quelque 138 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Leur stratégie recoupe celle d’Andorre Tourisme, chargé d’assurer la promotion de la destination et d’attirer toujours plus de clientèle étrangère. Celle-ci a d’ailleurs augmenté de 113 % en dix ans pour atteindre plus de 9,3 millions de visiteurs en 2023. La principauté veut devenir « une destination de référence » pour l’Hexagone, sa deuxième réserve de touristes après l’Espagne, avec 4 millions de visiteurs français attendus cette année.
En se présentant comme « le plus grand domaine skiable du sud de l’Europe », l’Andorre s’inscrit dans un marché mondial pour séduire aussi une clientèle internationale plus lointaine. Ses stations ont passé une dizaine d’accords autour de forfaits saisonniers communs avec de grands domaines skiables en Californie ou dans l’Utah, en Argentine comme en Norvège, au Japon ou en France avec depuis peu les 3 Vallées. En intégrant l’Ikon Pass, regroupement de stations proposant un accès illimité dans une cinquantaine de destinations hivernales à travers le monde, l’Andorre a ainsi gagné 3500 journées de skieurs américains en 2023.
En une décennie, la principauté a également réussi à capter davantage de touristes de longue durée que de consommateurs à la journée venus simplement faire du shopping. Ils sont même devenus majoritaires aujourd’hui et représentent 53 % des visiteurs contre 39 % en 2014.
100 millions d’euros sur 50 ans
Pour gagner des places sur le podium mondial avec plusieurs événements sportifs programmés cette année comme la Coupe du monde de ski de randonnée en janvier ou la Coupe d’Europe de ski alpin masculin en février, Grandvalira Resorts continue aussi d’investir massivement.
Après avoir injecté l’hiver dernier 34,5 millions d’euros dans leurs 308 kilomètres de pistes, les stations de ski andorranes vont leur consacrer cette saison 20,9 millions d’euros. Le gros de l’enveloppe va aller à Grandvalira pour l’installation de 49 nouveaux enneigeurs et le renouvellement de 80 autres, la création d’un nouveau télésiège dans le secteur de Canillo et le début des travaux d’un bâtiment multifonction de 3000 m2 au Pas de la Case. Ce nouvel équipement abritera à la fois écoles de ski, casiers, magasins de location, boutiques et restaurants. Sa construction, pour 12 millions d’euros, démarrera à l’été 2025 en vue d’une livraison pour la saison 2026-2027.
Les stations de Pal Arinsal et Ordino Arcalis ont de leur côté bénéficié d’enveloppes importantes pour la modernisation de leurs installations sur les six dernières années, plus de 22 millions d’euros pour la première et 15,8 millions pour Ordino Arcalis et ses 30 km de pistes.
Les investissements continus consentis par les stations visent aussi à étendre leur périmètre et à garantir leur enneigement avec déjà 66 % du domaine skiable couvert en neige de culture. Dans le cadre du renouvellement pour 50 ans de la concession accordée par la commune d’Encamp à SAETDE, exploitante des pistes des secteurs du Pas de la Case et de Grau Roig, la société s’est engagée à injecter 100 millions d’euros à partir du printemps 2024 dont 42 millions d’euros durant les dix premières années du contrat. Les premiers chantiers seront d’embellir les pieds de pistes du Pas de la Casa et d’agrandir le domaine skiable jusqu’au Pic de Maià avec la création d’un nouveau télésiège.