Barcelone, future capitale de la puce électronique ?

La Catalogne présente l’un des environnements les plus dynamiques du sud de l’Europe dans le domaine de la conception de puces électroniques. Ce n’est pas pour rien que ce secteur compte environ 4.600 professionnels dans la région et compte bien accroître son activité.

Photo : Sahand Babali/Unsplash 

Ordinateurs, portables, télévisions… Tous ces appareils fonctionnent avec des milliers de puces interconnectées. Ces produits électroniques constituent ainsi une industrie puissante, promis à un avenir très lucratif. Et pour cause, on estime que la microélectronique et les semi-conducteurs connaîtront une croissance annuelle de 6,3 % jusqu’en 2027. Dans ce secteur, comment se positionne alors la Catalogne ?

L’étude réalisée par l’Agence de la compétitivité des entreprises (ACCIÓ), qui s’intitule « Semi-conducteurs en Catalogne », met en évidence la position de la communauté comme l’un des environnements les plus dynamiques du sud de l’Europe dans le domaine de la conception de puces. Dans le détail, il y a, à l’heure actuelle, déjà 260 entreprises et entités de recherche qui s’y consacrent dans la région.

« La Catalogne a un écosystème avec une très bonne culture électronique, nous sommes capables d’attirer des entreprises de ce secteur, nous avons des talents qui s’installent à Barcelone, nous avons également une bonne formation. Désormais, nous essayons de consolider tout cela », souligne Dolors Núñez, responsable de l’équipe d’analyse des opportunités technologiques d’ACCIÓ, dans des propos recueillis par nos confrères de Cataluña Economica.

Vers une souveraineté technologique européenne ?

Pour devenir une référence dans le secteur, il est nécessaire de créer des alliances européennes. Le Covid-19 a par exemple montré la forte dépendance technologique de l’UE à l’égard des pays asiatiques. Les puces électroniques sont peu fabriquées en Europe. L’Asie (Chine et Taiwan, en tête) et les États-Unis se partagent alors l’essentiel de l’industrie électronique.

« On a constaté que les semi-conducteurs avaient des chaînes de fabrication très complexes, on estime qu’un composant d’une puce, parcourt 40.000 km du début à la fin, et si la Chine décide de ne pas vendre ce matériel, vous n’avez aucune possibilité de les créer », souligne Núñez. En conséquence, l’UE a saisi la nécessité de disposer d’une certaine souveraineté technologique pour pouvoir se doter de ses propres chaînes d’approvisionnements. C’est le programme Chip Act ou European Chip Law.

Barcelone, l’atout européen de l’électronique

Barcelone positionne l’Europe comme une base importante dans la conception de semi-conducteurs, grâce à la nouvelle puce avancée développée dans la métropole par le Centre de Supercomputing de Barcelone – Centre National de Supercomputing (BSC-CNS). « Cela fait plus de 15 ans que nous essayons de convaincre l’Europe qu’il faut avancer et faire des projets dans ce secteur », avance Mateo Valero, directeur du BSC. Ce centre a vu le jour grâce au Projet Stratégique pour la Microélectronique et les Semi-conducteurs, qui est le plus soutenu des programmes Next Generation, avec un investissement public de 12 milliards d’euros jusqu’en 2027.

Aujourd’hui, à Barcelone, 300 personnes conçoivent cette technologie de base pour les puces mais la production à proprement parler n’est pas encore à l’ordre du jour. De ce fait, des investissements ont été annoncés par de grandes entreprises comme Intel et Cisco qui ont choisi Barcelone pour implanter leurs centres de fabrication de puces électroniques.

Une production possible à Barcelone

En Catalogne, il n’existe pas de production industrielle de semi-conducteurs à proprement parler depuis la fermeture de l’usine PIHER, à la fin des années 80. Cependant, le fait qu’il n’y ait pas d’industrie manufacturière en Catalogne ne signifie pas qu’il ne peut pas y en avoir. « En Catalogne, des conditions géo-économiques objectivement intéressantes existent et permettent d’opter pour la mise en place d’une usine de fabrication semi-avancée », explique Luis Fonseca le directeur de l’Institut de la Microélectronique de Barcelone (IMB-CNM).

La preuve en est le projet Innofab récemment annoncé, un centre technologique de production de puces en Catalogne. Une usine pour petites séries et un démonstrateur pour tester de nouveaux matériaux, de nouveaux substrats et procédés, qui seront situés à proximité du Parc Alba et du Synchrotron. La Catalogne aurait donc une carte à jouer dans ce secteur.

Barcelone, reine de l’événementiel européen

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