Rentrer ou ne pas rentrer ? Telle est la question que se posent les expats à l’approche des fêtes. Rencontre avec ceux qui ont décidé de rester, profitant d’un Noël non-traditionnel, à l’espagnole.
Photo de couverture : mairie de Barcelone
« Tu rentres pour Noël ? » : voilà sûrement la question la plus entendue par les Français de Barcelone ces dernières semaines. Et si c’est bien le cas de la très grande majorité, il est un petit nombre qui a décidé de rester à Barcelone, par contrainte, praticité ou par choix.
« Je ne demande jamais aux enfants de rentrer car j’estime qu’ils peuvent avoir envie de voyager, de le faire ailleurs. Mais ils rentrent religieusement chaque année », jubile Marie, 55 ans, une décoratrice d’intérieur vivant dans les hauteurs de Pedralbes. Avec deux enfants vivant aux Etats-Unis, il est parfois difficile de les réunir au même endroit. Alors pour profiter un maximum de ce temps en famille, la quinquagénaire a prévu une foule d’activités : coucher de soleil en catamaran, visite du musée du chocolat ou encore cours de paella. Car quitte à ne pas être en France, autant célébrer un Noël non-traditionnel.
C’est aussi ce que pense Alexis, 27 ans, graphiste qui vit dans le Raval. Cette année, au lieu de rejoindre ses parents à Poitiers, ce sont eux qui viennent à Barcelone. Un choix assez logique puisque la soeur du jeune homme y réside aussi. Et eux aussi ont prévu une foule d’activités, confie-t-il : « comme ils sont déjà venus plein de fois on va essayer de faire de choses qu’ils n’ont pas testé comme de la poterie, peut-être du karting, se balader en dehors de Barcelone avec la voiture de ma soeur… » . Une manière de se découvrir autrement.
Échapper à la pression de l’organisation
« Ça ne va pas forcément être un Noël classique, je pense que c’est bien de déconstruire un peu, » renchérit Théotime, le colocataire d’Alexis, qui a lui aussi invité ses parents à Barcelone cette année, la première qu’il passe à l’étranger. Lui prévoit « un Noël loin de la grande famille, au soleil, un Noël plein d’aventures mais beaucoup plus calme ».
Plus calme car moins stressant, et c’est sans doute ça, la force des Noël passés en-dehors de chez soi. Peut-être est-ce aussi une solution pour éviter les tensions familiales qui ont lieu lors des fêtes de fin d’année, et se délester d’une certaine charge mentale liée à l’organisation. En France l’année dernière, 40% des femmes se sentaient stressées à l’approche de Noël, considérant en faire plus que leur partenaire, selon l’IFOP.
Pour les familles d’expats, rejoindre leurs proches signifie moins de pression, et pour les expats, rester à Barcelone signifie moins d’argent dépensé en voyage et moins d’organisation : gagnant-gagnant.