Après seulement quatre mois d’ouverture, l’espace gastronomique du Port Olímpic est à moitié vide. Les restaurateurs dénoncent une gestion calamiteuse de la part de la mairie de Barcelone.
Photo de couverture : Balcó Gastronómic
Pour l’America’s Cup cet été, la mairie de Barcelone avait vu les choses en grand avec une rénovation complète du Port Olímpic et la création d’un espace pour accueillir des restaurants. Un lieu haut de gamme nommé « Balcó Gastronómic », construit pour environ 20 millions d’euros. Au mois d’août, ce sont donc 11 restaurants et 3 boutiques qui s’y sont installés, espérant un succès retentissant.
Autant le dire tout de suite : ce n’est pas ce qu’il s’est passé. La Barca del Salamanca et La Fonda del Port Olímpic, tenus par la célèbre famille Salamanca, ont déserté plus tôt dans l’année, rejoints par La Taberna Gallega de Marcos. Aujourd’hui, ce sont Ignacio Furest, propriétaire de Platets, et Albert Ventura, du restaurant Vraba, qui disent adieu au port. Un départ d’autant plus douloureux que le deuxième s’était installé dans les locaux officiels de l’America’s Cup.
Seuls Kresala, Eldelmar, Tribut et El Cangrejo Loco restent ouverts à l’étage, tandis que Superlocal et Casa Carmen opèrent au rez-de-chaussée. Il ne reste donc plus que 6 établissements sur la structure, mal protégés du vent d’hiver, ne servant désormais plus que quelques clients par service.
L’échec du projet était plus que prévisible, dénoncent les restaurateurs, qui accusent un loyer trop élevé. La charge mensuelle avoisinant 40 000 euros exigée par la mairie pour amortir son investissement était dès le départ insensée, renchérit le syndicat des restaurateurs : « à ce stade, il est évident que la mairie s’est trompée sur les prix des loyers. Combien d’autres mauvaises nouvelles faut-il pour qu’ils rectifient et écoutent ?« .
L’héritage de l’America’s Cup en question
La rénovation de la restauration au Port Olímpic avait été vendue comme un des bénéfices de l’America’s Cup. Jaume Collboni, alors adjoint au maire, avait conçu et planifié ce projet avant de devenir lui-même maire.
Cependant, des erreurs ont été commises : l’une des plus graves étant la lenteur des ouvertures. La compétition avait déjà commencé alors que certains locaux étaient encore en travaux.
L’effondrement de ce projet gastronomique met encore plus en doute l’héritage de l’America’s Cup, faisant flotter une certaine sensation d’injustice et de colère envers Grant Dalton, le PDG de la compétition. Aujourd’hui, si Dalton est rentré chez lui après avoir vidé les fonds publics, les restaurateurs, eux, coulent. Drôle de clap de fin pour la plus grande compétition de voile au monde.