Les Pyrénées accélèrent la transformation des stations de ski

Depuis sa création en 2019, la Compagnie des Pyrénées, propriétaire de la marque N’Py qui fédère huit stations du massif, ne cesse d’élargir ses horizons. Tout en travaillant à leur décarbonation, ce nouveau géant de la montagne accompagne financièrement les domaines skiables dans leur développement et leur nécessaire mutation face au réchauffement climatique.

Publié sur ToulEco par Johanna Decorse – Photo de Peyragudes, par Erwan Hesry sur Unsplash

Après une saison 2022-2023 en demi-teinte, un dernier hiver « compliqué » avec un enneigement « en dent de scie », les huit stations du réseau N’Py se préparent à l’ouverture de leurs pistes. Cauterets devrait ouvrir le bal dès le 30 novembre, suivie de Piau le 4 décembre et de Peyragudes et Luz-Ardiden le lendemain. Marquée par un investissement de plus de 71 millions d’euros pour l’ensemble des domaines skiables, cette nouvelle saison va voir, côté stations, la mise en service de deux nouvelles remontées mécaniques, dont une télécabine à Gourette, pour un budget de 20 millions d’euros, l’ouverture d’une résidence appart hôtel 4* à Piau (19 millions d’euros) et la poursuite des travaux de réhabilitation de l’Hôtellerie des Laquets (10,5) qui dotera le Pic du Midi de 40 lits supplémentaires en 2026.

De son côté, la Compagnie des Pyrénées, propriétaire de la marque N’Py, poursuit ses objectifs à plus long terme. Depuis sa création en 2019, la société anonyme d’économie mixte capitalisée par les Régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, la Banque des Territoires et les Départements de l’Ariège, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Orientales, a pour mission de déployer une politique montagne à l’échelle de tout le massif. Elle s’appuie pour cela sur ses trois filiales opérationnelles. L’historique, N’Py Resa, dédiée à la commercialisation et aux ventes digitales de forfaits, est incarnée par la carte No souci Pyrénées, aux 106.000 abonnés, qui permet de skier dans quatorze stations au total, au-delà du périmètre N’Py.

Réflexion dans les stations

La Compagnie des Pyrénées intervient aussi à travers une foncière qui a vocation à porter des projets d’hôtellerie en propre ou à accompagner des investisseurs mais surtout à travers sa troisième filiale, Compagnie des Pyrénées Participations. Cette SAS, créée en 2020, s’occupe de tous les projets de prise de participation dans des structures exploitantes de domaines skiables. Sa première opération a concerné une entrée au capital, à hauteur de 28 %, de la Sem du Grand Tourmalet qui a succédé à une régie intercommunale pour la gestion de la station.

À l’échelle du massif, une évolution de la gouvernance et du modèle économique des domaines skiables, basée sur un partenariat public-privé à même de financer des projets de diversification quatre saisons, pourrait bientôt dominer. Avec comme chef d’orchestre, la Compagnie des Pyrénées. « Plusieurs stations mènent une réflexion au sujet de leur gouvernance. C’est le cas pour Cauterets, Peyragudes mais cela concerne aussi l’Ariège et ça commence à bouger en Haute-Garonne. Nous sommes là pour accompagner ces changements. L’idée est d’entrer au capital de Sem locales qui se créent pour répondre à des délégations de service public et de soutenir leurs projets d’investissement », explique Denis Lignon, directeur général de la Compagnie des Pyrénées.

En Ariège, une Sem d’exploitation capitalisée par le Département, les communautés de communes et la Compagnie des Pyrénées Participations pourrait ainsi regrouper, à terme, les stations d’Ax Trois Domaines, des Monts d’Olmes, de Guzet et le plateau de Beille. Une évolution est aussi à l’étude au sein du Syndicat mixte Haute-Garonne Montagne – financé à 80 % par le Département – qui gère actuellement Luchon-Superbagnères, le Mourtis et Bourg-d’Oueil.

Neutralité carbone en 2037

En parallèle, la Compagnie des Pyrénées, retenue par l’Ademe dans le cadre du programme ACT (Assessing Low Carbon Transition), poursuit son chantier pour parvenir à la neutralité carbone à l’horizon 2037. Cette saison, Peyragudes franchira une nouvelle étape en remplaçant le gasoil non routier par du carburant HVO (huile végétale non traitée) pour l’ensemble de son parc de dameuses et d’engins de déneigement. Pour réduire les émissions liées à l’utilisation de la voiture par les skieurs, le réseau N’Py vient aussi de lancer Pyrénées Express, une plateforme digitale qui permet de calculer et de réserver l’intégralité de son transport en combinant avion, train et bus mais avec un seul paiement. « C’est une première dans les Pyrénées », souligne Guillaume Roger, directeur opérationnel de N’Py Résa.

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