À Barcelone, le port sous tension entre trafic de drogues et histoires de gangs

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Derrière les palmiers, Barcelone n’est pas toujours lumineuse. C’est notamment au port que l’on peut trouver ses parts d’ombre, là où se terre un trafic de drogues qui prend chaque jour plus d’ampleur. Récit.

Photo de couverture : Laura Guerrero – mairie de Barcelone

Vendredi 15 novembre dernier, un homme, David C., a été tué en pleine journée à Montgat (Maresme). Mais David n’était pas un homme ordinaire. Et son meurtre non plus.

Surnommé « Bubito », cet ex-docker originaire de la Barceloneta était en fait un baron du trafic de drogue, et surtout celui qui contrôlait le port de Barcelone, un des nids du trafic de cocaïne espagnol. Un assassinat sous forme de règlement de comptes, puisque David (voir photos ci-dessous) était depuis longtemps l’objet de menaces venues d’Argentine, le désignant comme un « mouchard » révélant les secrets du trafic à la police.

Ce meurtre en plein jour est un événement majeur dans l’histoire du trafic de drogues, qui était jusqu’ici connu des services de police, mais opérait relativement silencieusement. Un assasinat de la sorte est certes une pratique « courante » dans ces milieux criminels, mais « ce qui est inquiétant, c’est qu’elle se soit matérialisée en Espagne », expliquent des sources policières, relate Cronica Global.

Depuis son décès, le climat dans le port est très tendu et presque inflammable, puisque trois grands groupes criminels se partagent tant bien que mal le business – principalement de cocaïne – émanant du port. Il s’agit des hommes de Bubito, le clan espagnol, des organisations bulgares et des réseaux albanais.

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Photo : Cronica Global FOTOGRAFIA MA

Dans les faits, chaque groupe dispose d’une équipe de manutentionnaires de confiance, indispensables pour déplacer les marchandises. Cependant, certains travailleurs se vendent au plus offrant, ce qui favorise les rivalités, en particulier contre les groupes minoritaires qui tentent de prendre pied dans l’usine criminelle du port.

Tous les dockers ne sont bien sûr pas des criminels, « mais la loi du silence s’impose à tous », rappellent les forces de l’ordre. Ne pas voir, ne pas entendre et ne pas parler régit les relations avec l’extérieur du port, bien que « tous soient conscients du rôle qu’ils doivent assumer ».

Un port en pleine réinvention

Ces événements choquants ne sont pas pour rassurer les autorités, qui craignent une escalade de la violence, surtout que ces actes se déroulent alors que la direction du port est en plein changement, donc dans un moment de relative fragilité.

Pour réguler les situations illégales, la nouvelle équipe du port a été choisie pour son professionnalisme mais surtout son côté consensuel, loin des querelles politiques. On compte parmi les nouveaux élus José Alberto Carbonell, nouveau président, Álex García, nouveau directeur général, et Quim Compte, nommé au poste de directeur des opérations.

Ces hommes auront comme mission d’entreprendre de grands travaux comme le réaménagement de la zone sud du port de commerce, Tout cela en gérant en même temps une des plus grandes crises du trafic de drogues qu’ait connu Barcelone.

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