Célèbre pour ses plages paradisiaques, ses villes historiques et sa nature à couper le souffle, l’Espagne compte aussi son lot de verrues architecturales.
Photo de couverture : Equinox
Entre zones industrielles, banlieues décrépies et stations balnéaires bétonnées, voici un petit tour d’horizon des endroits les plus laids de la péninsule, en toute objectivité et en toute bonne foi, bien entendu.
Le quartier de la Mina à Barcelone
Berceau du modernisme, Barcelone est réputée pour ses édifices au charme minéral. Pourtant, à des années-lumière du style de Gaudí ou de Ricardo Bofill, dans la ville limitrophe de Sant Adrià de Besos, se trouve un quartier composé de barres d’immeubles aux murs criblés de balles, tristement allongées sur des avenues bétonnées : La Mina. Développé sous Franco pour reloger en un temps record les milliers de familles vivant dans des bidonvilles dans des immeubles en matériaux bon marché et sans infrastructures adéquates, ce nouveau quartier est occupé notamment par des familles gitanes. Malgré un investissement de 2.3 milliards d’euros de l’Union Européenne au début des années 2000, la Mina peine à se renouveler, et ses habitants continuent d’évoluer dans une zone dangereuse aux habitations vétustes. Un bel exemple de la dure réalité de la banlieue barcelonaise.
Statue érigée en hommage au chanteur gitano-espagnol Camarón
Ciudad Real, capitale de l’Espagne plate
Ciudad Real, capitale de la Mancha, se targue d’être une étape-clé dans l’épopée de Don Quichotte… mais franchement, la ville royale porte mal son nom et on se demande si le chevalier errant ne serait pas parti en courant en la découvrant. Au Moyen-Âge, la ville était ceinturée par quatre kilomètres de remparts impressionnants, avec 130 tours et portes majestueuses. Mais ça, c’était avant que quelqu’un décide de tout raser pour transformer la ville en une vaste banlieue sans âme, où un large boulevard entoure désormais l’ancienne cité. Un véritable patchwork d’urbanisme où les seuls éléments qui émergent sont… des autoroutes et des centres commerciaux.
La Plaza Major de Cuidad Real
La plage de Málaga
S’il est très agréable de se promener dans les ruelles du centre-ville de Málaga en profitant du soleil qui y brille presque toute l’année, sa plage est probablement l’une des pires de la péninsule. « Sale, bondée, horrible… » Les voyageurs ne sont pas tendres sur TripAdvisor. Avec son sable gris, ses immeubles, et ses jet-skis vrombissants qui laissent des flaques huileuses dans la mer, le littoral de Málaga est probablement l’un des plus laids d’Espagne. Mais bon, pourquoi aller sur une jolie plage quand on peut louer un transat aussi cher qu’un appartement à Paris en écoutant le doux chant de touristes Anglais bourrés à la sangria dès 11 heures du matin ?
Benidorm : Le Las Vegas de la Costa Blanca
Si Las Vegas est la capitale du vice et de la démesure, Benidorm, elle, est le royaume du kitsch et de l’excès. Imaginez Sin City sans casinos géants, sosies d’Elvis ni paillettes. Ajoutez à cela un enchaînement de gratte-ciel qui semble avoir été construit avec un seul mot d’ordre : « plus haut, plus gros, plus moche ». Vous obtenez Benidorm. C’est un peu comme si Vegas et un centre commercial des années 80 s’étaient rencontrés sous un soleil écrasant et avaient eu un bébé. Idéal pour les fans de all inclusive, de panneaux « tout à 1 euro » et de spectacles de magie douteux.
Elche, sous les palmiers pas de plage
Elche, dans la provice d’Alicante, est connue pour sa palmeraie, mais une fois que vous avez vu tous les palmiers, vous allez vite vous rendre compte que la ville se résume à une succession de rues déprimantes amassées autour d’un axe routier qui coupe la ville en deux. Une destination à privilégier pour ceux qui aiment les paysages monotones et les atmosphères tristounettes. Avis aux neurasthéniques.
Palacio de Altamira à Elche
Maintenant que vous avez la liste des endroits les plus laids du pays de Cervantes, vous pouvez choisir de soigneusement les éviter et de visiter à la place les plus beaux villages d’Espagne.