À la veille d’élections américaines historiques, le siège barcelonais de l’association Democrats Abroad est en effervescence, enjoignant les expatriés venus des Etats-Unis à aller voter. Etat des lieux à vingt-quatre heures du scrutin.
Photo de couverture : Elizabeth Johnson
« Notre mission est d’abord d’inciter les gens à s’inscrire sur les listes électorales. La deuxième mission est de s’assurer qu’ils votent. Il faut se rendre compte que 9 millions de personnes dans le monde ont le droit de voter aux États-Unis et seulement environ 2 à 3 % d’entre elles le font », explique Victor Horcasitas, président de l’American Association de Barcelone et de Democrats Abroad, collectif subventionné par le parti démocrate.
Le dynamique entrepreneur, directeur du média Metropolitan Barcelona et installé en Espagne depuis 28 ans, fait partie des 8 000 Américains recensés par la mairie de Barcelone. Ces dernières semaines, lui et les autres volontaires des Democrats Abroad ont passé environ 4 000 appels par jour aux Américains de l’étranger, en visant précisément les États décisifs, ces « swing states » dont le choix fera toute la différence dans l’élection à venir.
Motiver les expatriés à aller voter
« Beaucoup d’Américains qui vivent en Europe sont très prompts à critiquer leur pays mais ne vont pas voter », déplore Victor Horcasitas. Ce sont ces expatriés, très loin des questions politiques américaines qu’il a tenté, avec son équipe, d’aller chercher. Une mission complexe à l’heure où, en plus, un grand nombre d’entre eux pense encore ne pas avoir le droit de voter depuis l’étranger.
Mais cette dépense d’énergie n’est pas vaine. En 2020 comme maintenant, lui et les bénévoles ont joint leurs compatriotes par tous les moyens, du téléphone à la lettre tapuscrite et il y a 4 ans, cette mobilisation a augmenté de 73,5% les votes depuis l’étranger par rapport à 2016. Ces bulletins ont permis à Joe Biden d’entrer à la Maison Blanche, puisqu’ils ont constitué la marge de victoire dans les états de Géorgie et Arizona, où la différence de voix entre le parti de Biden et celui de Trump était minime.
Mais peu importe le résultat cette nuit, Victor Horcasitas se dit gagnant dans les deux scénarios, fort de sa double identité d’expatrié : « quoi qu’il arrive, je gagne. Si Kamala Harris est élue, c’est celle que je veux vraiment comme présidente, et si Donald Trump gagne, je peux dire que je ne vis plus dans le pays qui a choisi cette horrible personne ».
En effet, lui vit en Espagne, à Barcelone, et c’est dans cette ville qu’il passera la soirée électorale. Lui et ses compagnons démocrates seront réunis et bien éveillés entre 21h et 3h du matin pour encourager leur candidate, de l’autre côté du globe.