La tempête du siècle a secoué l’Espagne dans la région de Valence dans la nuit de mardi en y laissant au moins 185 morts et un nombre incalculable de personnes disparues.
Photos : Aurélie Chamerois
158 personnes sont mortes dans la province de Valence dans la nuit de mardi, selon un bilan encore provisoire. Il s’agit de la pire tempête dans la région depuis le début du siècle. Le chaos était encore de mise toute la journée de mercredi, puisque des dizaines de personnes qui avaient trouvé refuge dans leurs véhicules attendaient l’arrivée des secours pour en sortir.
Le déluge a été particulièrement violent à l’intérieur des terres valenciennes où plusieurs routes ont été coupées – également en Andalousie et en Castille-La Manche – et les services ferroviaires ont été suspendus.
La situation dans le sud de la région demeure dramatique. Jeudi matin, l’accès restait impraticable dans plusieurs localités telles que Picanya, Paiporta, Sedaví, Massanassa et Catarroja, isolant de fait des milliers de résidents, sans eau ni électricité, et, dans de nombreux cas, avec une pénurie de nourriture. Face à l’absence d’aide, malgré le déploiement massif de pompiers, policiers, de 3000 gendarmes et 1500 militaires, les habitants, désespérés, lancent des appels sur les réseaux sociaux pour tenter d’attirer l’attention sur leur cas.
Les autorités poursuivent le processus de récupération et d’identification des victimes. L’Institut de médecine légale de Valence a mobilisé neuf équipes de médecins légistes pour intervenir dans les zones touchées par le passage de la tempête. Leur mission est de procéder à l’enlèvement des corps et aux formalités requises. Les cadavres sont ensuite acheminés vers le Palais de justice de Valence, où un sous-sol entier du parking a été libéré pour leur réception, préalable aux autopsies et aux opérations d’identification des défunts.
La situation sur place
La ville de Valence, ce jeudi, restait encore isolée, sans trains, ni liaisons avec Madrid ou Barcelone, et avec la quasi-totalité des lignes de banlieue suspendues. Se rendre en voiture reste périlleux dans certaines zones, si bien qu’un message d’alerte a été lancé par les services d’urgence, demandant à la population de ne pas utiliser leurs véhicules privés. L’objectif est de dégager les routes pour permettre l’accès aux zones les plus durement touchées.
Par ailleurs, des délinquants tentent de profiter de la situation. Une soixantaine de personnes ont été arrêtées pour avoir pillé des magasins dans les zones les plus lourdement touchées par la tempête. Le parquet demande la détention provisoire pour toutes les personnes interpellées pour les pillages dans les zones sinistrées. Quatre individus placés en garde à vue par la Guardia Civil ont déjà été déférés et placés en détention provisoire.
Mais la population prend aussi d’assaut, légalement cette fois, les supermarchés afin de faire des stocks de provisions. A tel point que les chaînes Mercadona et Consum appellent à la « responsabilité et au calme » et demandent d’éviter toute « accumulation inutile de produits ». Dans un communiqué commun, les deux enseignes soulignent travailler activement pour « garantir l’approvisionnement » de leurs magasins par le biais de diverses plateformes logistiques, malgré la situation exceptionnelle.
Les prévisions pour les prochains jours
Les fortes pluies orageuses devraient continuer dans la région jusqu’à dimanche, mais dans une moindre mesure : le pire est passé. Les fortes pluies se déplaçaient mercredi matin vers le nord-est de l’Espagne, notamment vers les provinces de Castellón, Cuenca, Teruel, dans la région de Tarragone et dans tout le sud de la Catalogne.
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