Restaurants à Barcelone : pourquoi les prix ont-ils autant augmenté ?

Manger au restaurant à Barcelone n’est plus aussi bon marché qu’auparavant. Plus de 7 établissements sur 10 ont monté leurs prix au cours de la dernière année. Explications. 

Il est presque 19h ce mardi soir, et la terrasse du bar-resto De Tapa Madre commence à se remplir. Les locaux débutent l’apéro, les touristes dînent. Sur le tableau extérieur, les patatas bravas sont affichées à 6 euros. « Nous venons de les passer à 6,50 euros, mais on n’a pas encore changé le panneau », explique Adrià Nolla, le fils du patron. En deux ans, les bravas ont augmenté de 20%, à peu près comme l’ensemble de la carte de ce petit restaurant de l’Eixample. « Nos produits basiques ont grimpé de 30, 40%, donc nous sommes obligés de répercuter sur les prix ».

Impossible toutefois de répercuter entièrement tout en restant compétitifs. « Du coup, on gagne moins d’argent qu’avant ». Guerres, sécheresses, les facteurs de l’inflation sont multiples et ont particulièrement touché le secteur alimentaire. Mais surtout, la cuisine ibérique s’est vue notablement impactée par la hausse fulgurante de son produit phare : l’huile d’olive. Son prix a été multiplié par trois en deux ans.

tapas barcelone

Fini les tapas pas chères, dont beaucoup passent par la friture, mais aussi les bouteilles d’huile traditionnellement laissées sur la table, au même titre que le sel et le poivre. Au De Tapa Madre, elles ont disparu il y a six mois. « On ne peut plus se permettre de les laisser en libre-service, nous les apportons sur demande ».

Hausse de fréquentation malgré la hausse des prix

Il parait loin le temps à Barcelone où l’on trouvait des menus du jour à 10 euros à tous les coins de rue. Pourtant, selon le jeune serveur, les clients se montrent compréhensifs et la clientèle locale reste fidèle. « Cela augmente partout, on comprend, mais du coup, on fait un peu plus attention à ce qu’on commande », confie un trentenaire attablé avec deux amis.

A quelques pas de là, le restaurant Arànega a lui aussi augmenté ses tarifs. Dans ce petit établissement familial, chaque hausse de matière première est automatiquement transférée sur le prix final. Ce mois-ci, ce sont les liqueurs et les cafés qui en ont pris un coup. « Le paquet de café en grains a pris 5 euros, alors on a augmenté aussi », explique Jorge Castillo, en charge du service du soir. Selon lui, les clients n’ont pas trop remarqué les hausses, ou du moins ne s’en sont pas plaints.

Car que serait la vie à Barcelone sans ces moments conviviaux dans les bars et restaurants ? Selon l’Institut national des statistiques espagnol (INE), malgré la hausse des prix, 70% des Espagnols n’ont pas changé leurs habitudes de sorties, ou sortent encore plus qu’avant. La moitié de la population mange dehors au moins une fois par semaine. Et la tendance à se faire livrer est à la hausse, tout comme l’option de déjeuner au resto ou dans une cafétéria plutôt que de ramener son tupperware au bureau. Une bonne nouvelle pour le secteur, qui représente 14% du PIB barcelonais et emploie un Espagnol sur dix.

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