L’essor spectaculaire du tourisme en Espagne, illustré par des records d’affluence et de recettes, marque un tournant chez les investisseurs potentiels. Alors que les grands fonds opportunistes dominaient jusqu’ici le marché, les fortunes familiales sont désormais les nouveaux acquéreurs.
En 2023, le volume des investissements hôteliers a atteint son deuxième meilleur score historique, avec 4,163 milliards d’euros, proche du record de 2018 (4,8 milliards), d’après un rapport de Cushman & Wakefield Hospitality. Pour le premier semestre 2024, les transactions ont dépassé les 1,6 milliard d’euros, soit une hausse de 3 % par rapport à l’année précédente, avec une projection annuelle avoisinant les 3 milliards d’euros.
L’explosion du marché touristique espagnol et la perspective d’une baisse des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne (BCE) renforcent l’attrait de ces placements. Aujourd’hui, les offres concernent principalement des hôtels haut de gamme, un secteur qui intéresse particulièrement les patrimoines familiaux, historiquement plus attirés par des investissements jugés plus sûrs, tels que les bureaux ou le commerce de détail.
Avec la tendance de la réduction du télétravail et l’évolution du commerce en ligne, de nombreuses riches familles orientent leurs investissements vers des hôtels urbains, en optant pour le système de franchise, bénéficiant ainsi de marques reconnues. Les investisseurs visent des établissements bien situés, classés 4 ou 5 étoiles, générant des rendements de 5 à 6 %, dans des villes comme Barcelone, Madrid, Séville, Malaga ou Valence, où l’immobilier offrira plus de flexibilité en cas de ralentissement du marché hôtelier.
Historiquement majoritairement étrangers, les investisseurs dans le secteur hôtelier en Espagne se voient aujourd’hui concurrencés par des capitaux nationaux. À l’image du groupe familial d’Amancio Ortega, propriétaire d’Inditex (Zara).
Au premier trimestre, les investisseurs nationaux ont représenté 57 % des transactions dans le secteur hôtelier espagnol.