Locataires dans une maison de Gaudí à Barcelone

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Plusieurs immeubles signés par le célèbre architecte catalan ont longtemps abrité des locataires. Plus de cent ans après leur construction, ils voient bien plus de touristes que d’habitants. 

Chaque année, plus d’un million de touristes viennent visiter et photographier son immeuble. Son balcon en fer forgé est visible sur des milliards de clichés. Elle s’est habituée à esquiver les longues files d’attentes en bas de son escalier pour sortir ou rentrer chez elle. Il faut dire que le domicile d’Ana Viladomiu n’est pas banal. Elle est l’une des deux dernières locataires de la Pedrera, l’une des maisons les plus iconiques du modernisme catalan.

Conçue par Antoni Gaudí, la Pedrera était à ses débuts un immeuble d’habitation (presque) comme les autres, avec une série d’appartements dédiés à la location. ce fut aussi le cas de la Casa Batlló, sur le même Passeig de Gràcia, mais qui n’a plus d’habitant depuis déjà plusieurs années.

Comme il est encore de coutume aujourd’hui à Barcelone, certains appartements de la Pedrera étaient proposés pour des colocations. Des annonces pour y louer une chambre étaient notamment publiées dans le journal La Vanguardia.

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Ana Viladomiu, écrivaine de 69 ans, a emmenagé ici après avoir connu son mari, qui louait cet appartement de 350 mètres carrés avant que la Pedrera ne soit déclarée au Patrimoine de l’Humanité en 1984. Il disposait alors, comme tous les autres locataires barcelonais de l’époque, d’un bail à durée indéterminée. Et d’un loyer qui n’a que très peu augmenté depuis.

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Il faut dire qu’à l’époque les oeuvres de Gaudi n’avaient pas vraiment la cote. L’ancien propriétaire de la Pedrera a voulu s’en séparer et a eu du mal à la vendre. C’est finalement la banque Caixa Catalunya qui l’a rachetée en 1986 pour 900 millions de pesetas (5,6 millions d’euros) et l’a ensuite ouverte au tourisme après rénovation. Elle a offert aux locataires une indemnisation pour qu’ils quittent les lieux, mais plusieurs ont refusé. Finalement, les contrats de location s’éteignent avec la vie de leurs locataires, qui ne sont plus que deux.

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