L’incessante arrivée d’étrangers dans la dynamique région de Catalogne pousse le gouvernement à revoir son modèle d’intégration. La nouvelle équipe socialiste en fait une priorité.
En Catalogne, trois habitants sur quatre sont enfants ou petits-enfants d’étranger. Ces arrivées massives au cours des dernières décennies ont permis à la région de voir sa population augmenter de 2 millions de personnes en seulement 40 ans. Pour la Generalitat, un nouveau plan d’intégration s’avère nécessaire pour préserver le vivre-ensemble. Le nouveau gouvernement, présidé depuis tout juste deux mois par le socialiste Salvador Illa, en a fait l’un de ses dossiers les plus urgents.
L’exécutif travaille sur un « plan d’inclusion » destiné à encourager la rencontre et les échanges entre habitants, et ainsi faciliter l’intégration des nouveaux arrivants. « Il est difficile d’obtenir l’accord de l’ensemble de la société, mais il existe des organisations et des personnes dans les quartiers qui agissent comme des facilitateurs et qui peuvent nous aider à construire des quartiers intégrateurs », explique le nouveau directeur général des migrations du gouvernement catalan, David Moya dans le quotidien El Periódico. « Nous devons tirer parti de la richesse du tissu social, elles sont la clé du système et peuvent faire en sorte que des personnes d’origines diverses et de classes sociales similaires aillent dans le même sens, cela nous aidera à créer des quartiers inclusifs et à assurer la coexistence et l’expérience partagée ».
Éviter les citoyens de seconde zone
Expert reconnu dans l’étude et l’analyse des migrations, il met en garde les municipalités qui tentent d’empêcher l’empradonamiento des migrants (inscription au registre municipal ouvrant à certains droits) ou qui n’appliquent pas les mesures en faveur de leur accueil. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des citoyens de seconde zone, assure-t-il, les migrants viennent ici, nous leur offrons du travail, ils l’effectuent et nous devons ensuite accepter qu’ils décident de rester chez nous ».
Le gouvernement catalan souhaite également donner plus de moyens aux écoles, vecteur primordial de l’intégration des familles, ainsi qu’aux structures accompagnant l’arrivée sur le marché du travail. La priorité sera aussi donnée à la création de logements sociaux, mais pas question pour la Catalogne de déverser des aides sociales supplémentaires. Salvador Illa mise plutôt sur le dynamisme économique de la région pour permettre au plus grand nombre de Catalans de mener une « vie digne et prospère ».
