Les chiffres du tourisme de l’été 2024 sont éloquents, l’Espagne a battu tous ses records. Dans le même temps, de plus en plus d’associations de riverains et de mairies – dont celle de Barcelone – se mobilisent pour ralentir le phénomène.
Photo de couverture : Equinox
21,8 millions. C’est le nombre de vacanciers qui sont venus en Espagne cet été, un record absolu pour le pays. Désormais deuxième nation la plus visitée au monde derrière la France, l’Espagne a du mal à conjuguer vie nationale apaisée et croissance touristique.
D’après l’Institut national des statistiques (INE), la destination la plus prisée a été la Catalogne (13,5 millions), devant les îles Baléares (11,2 millions) et les îles Canaries (9,9 millions). Une aubaine pour les finances espagnoles, puisque le visiteur moyen dépense environ 187 euros par jour. Cependant, cette croissance qui semble ne pas connaitre de fin n’a pas que des avantages.
Plus de touristes mais plus de grogne citoyenne
L’été 2024 a aussi été celui du record de mécontentement de la part des citoyens contre les visiteurs internationaux. Tout le monde se rappelle de la manifestation anti-touristes de Barcelone en juillet, où des militants ont aspergé d’eau des vacanciers. Une partie des citoyens espagnols déplore la congestion des infrastructures, la pollution, les nuisances sonores, mais aussi et surtout la flambée des loyers, alors que de nombreux propriétaires de logements se tournent vers la location touristique, nettement plus rentable.
C’est particulièrement le cas à Barcelone. Et en conséquence, la mairie de la capitale catalane avait annoncé le 21 juin dernier vouloir mettre un terme à la location d’appartements touristiques d’ici à 2029 pour faciliter l’accès des habitants au logement. Et la cité comtale n’est pas la seule à suffoquer, puisque des grondes similaires existent aux Baléares ou aux Canaries.
À la fin de l’année 2024, le bilan espagnol devrait être de 90 millions de touristes accueillis : un record absolu. Un nombre qui établit aussi une contribution inédite du secteur du tourisme à l’économie espagnole, participant ainsi à 13,2% des revenus du pays. Entre économie florissante et colère citoyenne, le tourisme fait définitivement osciller les coeurs espagnols.