Question sécurité, faut-il ranger les cyclistes davantage du côté des piétons ou du côté des automobilistes ? C’est toute l’épineuse question que soulève le dernier rapport du RACC concernant les usages des cyclistes de Barcelone et de sa commune.
Photo de couverture : Clémentine Laurent
Sondés par une très récente enquête du RACC (l’association catalane dédiée à l’amélioration de la mobilité urbaine) auprès de 800 cyclistes, les usagers barcelonais se disent trop souvent et injustement verbalisés : 1 cycliste sur 4 a déjà reçu une amende. En conséquence, 57% d’entre eux aimeraient être traités avec plus de tolérance, tout comme peut l’être un piéton.
La principale raison des amendes est l’utilisation incorrecte de la piste cyclable, avec un tiers des verbalisés concernés. Viennent ensuite le non-respect des panneaux de signalisation, les excès de vitesse, le non-port des équipements de sécurité obligatoires, le fait de rouler sur la chaussée et le port d’écouteurs.
Un véhicule parfois dangereux
Beaucoup des contraventions viennent donc d’une mauvaise utilisation de la voie cyclable, mais selon l’enquête, les pistes dédiées au vélo séparées des autres types de véhicules n’occupent que 16 % de l’espace alors qu’elles représentent 8 % de la mobilité. Parallèlement, seuls 9 % des cyclistes considèrent qu’ils peuvent effectuer tous leurs déplacements habituels sur le réseau adapté au passage des vélos : les cyclistes n’ont donc parfois pas d’autre choix que de rouler ailleurs que sur les voies qui leur sont réservées.
Outre ce problème de chaussée, l’étude montre que les cyclistes ne sont pas forcément formés aux règles de sécurité routière : un tiers d’entre eux admet ne pas connaître le code de la route de la ville. Pourtant, la majorité conduit bien au-delà des 10 km/h en vigueur dans la métropole. Une vitesse excessive qui n’est pas sans danger, car bien que les chiffres montrent une réduction de près de 10% des accidents impliquant des cyclistes par rapport à 2022, le nombre d’accidents entraînant des blessures graves a triplé.
Heureusement, pour la troisième année consécutive, aucun accident mortel n’a été lié aux usagers de vélos.