Pourquoi les Espagnols préfèrent les animaux aux bébés

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En Espagne, il y a 6 fois plus d’animaux domestiques que d’enfants. Un amour des bêtes qui dénote un problème de natalité, causé par un contexte économique compliqué.

Photo de couverture : Júlia Arnau – mairie de Barcelone

L’info peut amuser, mais ce qu’elle révèle de la société espagnole n’a rien de drôle. En Espagne, il y a 1 809 768 enfants âgés de moins de 4 ans et 10 474 251 animaux de compagnie, soit près de six animaux de compagnie pour chaque enfant, révèle une enquête de l’institut de sondage Funcas. Alors, désamour pour les bambins ou passion pour les bêtes ? Ni l’un, ni l’autre.

Il s’agit simplement d’un problème économique, qui rend la maternité difficile. Les politiques publiques ne sont pas du tout orientées en faveur des familles : on est mieux aidés par l’Etat en Espagne quand on a plus de 60 ans que quand on veut fonder une famille. En conséquence, depuis le début de l’année, moins de 200 000 enfants sont nés dans le pays et pour l’ensemble de l’année 2023, le chiffre est de 322 075, soit le plus bas depuis que l’Institut national des statistiques enregistre ces données.

En cause, une crise du logement sans précédent, l’inflation, un monde du travail compliqué et la difficulté à former des couples. En effet, l’individu lambda veut un ou une partenaire du même niveau social, et qui a donc fait le même nombre d’années d’études. Un désir qui pose problème chez les couples hétérosexuels, puisqu’ il y a beaucoup plus de femmes à l’université que de garçons, ce qui rend plus difficile pour les femmes de trouver un homme avec qui elles veulent fonder une famille.

Lire aussi : Moins d’enfants et plus tard : l’exception espagnole

Résultat, il est plus facile d’accueillir dans son foyer un animal qu’un bébé. Le dernier recensement du Réseau espagnol d’identification des animaux de compagnie (Reiac) décompte 10 millions d’animaux de compagnie dans le pays : 9,2 millions de chiens, 1,22 million de chats et 51 127 furets. L’avenir du pays repose donc pour l’instantt moins sur les épaules des humains que dans les pattes des bêtes, et cela va finir par poser problème.

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