Ces villages de Catalogne qu’il ne faut plus visiter

La Catalogne regorge d’adorables villages aux rues pittoresques et parfaitement instagramables… qui se meurent de tant de visiteurs. Tour d’horizon des circuits à éviter ou à privilégier. 

Photo : AC/Equinox

230 habitants et jusqu’à 2500 touristes par jour. Le joli village de Rupit i Pruit n’en peut plus. Situé au pied des montagnes Cingles de Tavertet, à une centaine de kilomètres au nord de Barcelone, ses maisons de pierres et ses rues escarpées enchantent les visiteurs, déjà conquis par le romanesque pont suspendu qui permet d’accéder à la petite commune.

De l’autre côté de la Catalogne, dans la région du Priorat près de Tarragone, Siurana surplombe le splendide massif du Montsant. Isolé au sommet d’une route tortueuse, le village d’une trentaine d’habitants est la destination de plus de 250 000 touristes chaque année.

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Siurana

Ces deux villages ont refusé l’année dernière de faire partie de la liste officielle des plus beaux villages d’Espagne. « Nous ne sommes pas contre le tourisme, mais nous devons déjà le réguler », nous expliquait alors le maire de Siurana, Salvador Salvadó. La commune s’est déjà dotée d’un parking payant dit « dissuasif » de seulement 200 places. Lorsqu’il est complet, la route menant au village est barrée, et il faut attendre qu’une voiture descende pour qu’une autre puisse monter. Une mesure qui n’empêche malheureusement pas le village d’être assailli presque tous les week-ends de l’année, mettant en péril le bien-être des habitants mais aussi la préservation des sites, qui ne sont pas adaptés à une telle fréquentation continue.

Tout au nord, dans le canton frontalier de l’Empordà et sur la Costa Brava, le surtourisme fait aussi des ravages. « Cadaquès, Peratallada, Pals et depuis peu Monells sont littéralement asphyxiés par le tourisme », constate Laëtitia Tisserand, chroniqueuse escapades pour Equinox. Madremanya en prend aussi le chemin.

De jolis villages de Catalogne moins connus

Alors comment profiter des jolis villages catalans sans les mettre en péril ? « J’évite d’y aller le week-end », explique Konan Le Page, qui a ouvert une agence de tourisme durable dans le sud de la Catalogne. Mais le Breton estime que si les visiteurs doivent faire preuve de respect, c’est aux collectivités de réguler la fréquentation des sites. À l’instar de Siuarana, plusieurs sites naturels de Catalogne ont d’ailleurs déjà mis en place des parkings payants, à places et durées limitées. « Ça ne me choque pas de réserver et payer, j’aime bien ces lieux encadrés, c’est entretenu et préservé ».

Pour éviter les foules, Konan Le Page conseille de s’éloigner de Barcelone et du littoral. L’arrière-pays catalan regorge encore de trésors méconnus. « Je suis toujours étonné de me retrouver tout seul sur les routes du parc naturel de Montsant et ses vues magnifiques ». Il recommande notamment toute la zone du Priorat, avec ses paysages majestueux et ses bodegas écologiques, ainsi qu’Escaladei, « un tout petit village caché », Falset, La Torre de Fontaubella ou encore Tivissa.

villages de catalogne

La Selva de Mar

Laëtitia Tisserand, elle, conseille d’éviter Cadaquès pour se rendre dans deux villages voisins, tout aussi mignons et encore méconnus : Port de la Selva et Selva de Mar. À côté de Peratallada, la commune de Palau-Sator est aussi charmante que sa voisine, mais moins saturée. Enfin, non loin de là, Ulastret et La Pera ne décevront pas les amateurs de villages authentiques.

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