Trouver un partenaire pour une jeune fille espagnole est de plus en plus difficile. Les niveaux d’éducation et d’ouverture sur les questions de parité provoquent des blocages. C’est le déficit masculin. Explications.
Photo : Clémentine Laurent
Près d’une étudiante espagnole hétérosexuelle sur trois ne va pas trouver son âme-sœur, selon une étude de la sociologue Maike van Damme. 34% des jeunes Espagnoles en processus d’étude ou diplômées de l’enseignement supérieur et aux convictions féministes souhaitent rencontrer un homme ayant les mêmes diplômes et les mêmes valeurs. Or, Maike van Damme a calculé que le déficit masculin pour ce profil de femmes est de 34%, car les jeunes Espagnols sont moins diplômés que les femmes et sont moins nombreux à adhérer aux thèses féministes.
Selon les statistiques disponibles, datant de 2022, Au 1ᵉʳ janvier 2022, 60 % des fille, de moins de 30 ans, possèdent un diplôme universitaire contre 40 % des hommes. Concernant les valeurs égalitaristes, ce n’est pas gagné. 22% des garçons de moins de 35 ans estiment que les hommes qui restent à la maison pour s’occuper de leurs enfants « ne sont pas de vrais hommes » selon l’étude Opinión Pública y Estudios Política en España paru en 2022.
Des clichés qui ont la vie dure
Pour aller plus loin, Maike van Damme , dans son étude publiée dans la revue Perspectives Démographiques, crée deux indices qui mesurent les valeurs des rôles de genre des personnes dans la sphère privée comme dans la sphère publique. La sociologue se base sur des réponses à des questions telles que « une mère qui travaille peut avoir une relation aussi étroite avec son enfant qu’une mère qui ne travaille pas » ; « pour une femme la priorité devrait être sa famille plutôt que sa carrière professionnelle » ; « si la femme gagne plus d’argent que son partenaire, ça fragilise la relation » ou enfin « quand les emplois sont rares, les hommes devraient être prioritaires sur les femmes en matière de recrutement ».
En moyenne, il y a eu 7 % en plus de réponses qui ne vont pas dans le sens des valeurs égalitaristes chez les jeunes hommes que chez les femmes. Si la chercheuse estime que les étudiantes vont avoir du mal à se mettre en couple, c’est à lueur de cette donnée finale : le taux de réponse féministe est légèrement négatif pour les personnes ayant un niveau de formation faible ou moyen. En revanche, on constate 17 points de pourcentage négatif parmi les garçons diplômés de l’enseignement supérieur. Celles qui veulent les valeurs féministes couplées aux diplômes sont donc dans une situation compliquée.
Si un tiers des étudiantes vont rester célibataires, certains hommes vont aussi se retrouver sur le carreau. Ceux qui n’ont pas envie de côtoyer des féministes.