Le premier bébé espagnol né d’un accord de coparentalité fêtera son 1er anniversaire dans quelques semaines. Ses parents se sont rencontrés grâce à un site catalan.
Photo:Clara Soler/Ajuntament de Barcelona
En Espagne, la moitié des mariages se termine par un divorce, tandis que les mères célibataires sont plus nombreuses que jamais. Les temps changent et c’est en partant de ce constat que l’anthropologue catalane Carmen Balaguer a imaginé Coparentalidad Barcelona. Le site permet aux célibataires de rencontrer le partenaire idéal, non pour une histoire d’amour, mais pour avoir et élever un enfant.
« Ce n’est pas le Tinder de la parentalité, explique Carmen Balaguer, nous n’avons pas d’application pour commencer et nous proposons tout le contraire : apprendre à se connaître, établir et renforcer un lien personnel. Il ne s’agit pas d’avoir un enfant entre deux étrangers, nous mettons en contact des personnes qui ont les mêmes besoins et les mêmes objectifs et, si elles sont compatibles, elles apprennent à se connaître en profondeur et à établir un lien ».
Les intéressés sont invités à remplir une fiche comprenant des centaines questions fondamentales sur leur style de vie ainsi que leur vision de l’éducation. L’anthropoloque met ensuite elle-même en relation des profils qui pourraient se convenir et organise un appel téléphonique à trois. S’il se passe bien, elle donne les coordonnées respectives aux deux potentiels parents qui prendront un rendez-vous, cette fois en présentiel pour apprendre à se connaître davantage. Le lien est créé, aux deux protagonistes de l’approfondir ou de l’abandonner.
6 mois à 1 an pour mieux se connaître
Pour multiplier les chances de trouver le partenaire idéal, des rencontres en groupes sont aussi organisées, comme des ateliers cuisines. Selon Carmen Balaguer, il est rare de poursuivre le projet avec la première personne rencontrée. Et ceux qui décident de se lancer mettent entre six mois et un an entre la première rencontre et le début du projet de parentalité.
L’encadrement juridique du projet est ensuite une étape importante du processus. Avant le début de la grossesse, les deux parties signent un contrat stipulant les conditions à suivre pour élever l’enfant commun et les rôles de chacun. Une formalisation rassurante pour les parents.
Le premier bébé sous le régime de la coparentalité est né en octobre 2023, et depuis plusieurs dizaines de « couples-parents » suivent le processus. Trois de ces couples sont finalement tombés amoureux. « Ce n’est pas le plus fréquent, mais cela peut arriver quand on a des styles de vie et des valeurs communes », souligne l’anthropologue, fière de ses talents pour dénicher les compatiblités de personnalités.