L’utilisation prolongée d’analgésiques comme l’ibuprofène ou le paracétamol provoque un véritable problème de santé publique en Espagne. Les professionnels tirent la sonnette d’alarme.
Photo : Clémentine Laurent/Equinox
Dans la péninsule ibérique, 1 hospitalisation sur 8 est causée par l’utilisation abusive de médicaments antidouleurs. Souvent prescrits par les médecins généralistes espagnols pour des douleurs, des grippes ou autres maux passagers, ibuprofène et paracétamol font partie des boîtes à pharmacie de tous les foyers. Considérés comme des antalgiques de palier 1, ils sont parmi les antidouleurs les plus légers. Mais ils restent des médicaments, alertent les médecins.
Ainsi, l’utilisation prolongée d’antalgiques peut provoquer de graves effets secondaires et mener à une hospitalisation. « Les gens oublient qu’ils ne sont pas inoffensifs, ce n’est pas de la valériane », s’inquiète la docteure Carmen Suárez, cheffe du service de médecine interne à l’hôpital Princesa de Madrid, interrogée par la radio Cadena Ser. Elle rappelle que la consommation chronique de paracétamol peut provoquer une insuffisance rénale, tandis que l’ibuprofène et autres anti-inflammatoires, outre les complications digestives, « provoquent des crises d’hypertension, des insuffisances rénales aiguës et augmentent le risque de maladies cardiovasculaires, d’insuffisance cardiaque décompensée et d’infarctus ».
Des actions de prévention nécessaires
Tous les jours, les urgences de tout le pays voient ainsi arriver des patients dans un état grave après un usage prolongé de ces médicaments, première cause d’hémorragie digestive par ulcère. Certains expliquent prendre « seulement un paracétamol par jour ».
Mais les médecins estiment que la prise quotidienne d’antalgiques durant plus d’un an entraîne des risques conséquents pour la santé. Ils réclament davantage de prévention pour un recours moins systématique aux médicaments.