Tout quitter pour vivre à Barcelone : l’aventure de Tamara, Anthony et Théa

Famille Barcelone Equinox

Poussés par une indéfectible motivation et un optimisme à toute épreuve, Tamara, Anthony et leur fille Théa ont posé leurs valises à Barcelone il y a une semaine. Récit d’une toute récente expatriation.

Photo de couverture : toutes les photos de l’article ont été fournies par Tamara

Qu’est-ce qui motive un départ, le désir de partir loin de tout ce qu’on connait ? Comment réunir le courage de quitter son pays pour partir à l’aventure ? Des questions qui, lorsqu’on parle des expats, n’ont pas forcément de réponses évidentes. Le départ est souvent une question d’intuition, l’intime conviction que la vie est ailleurs. C’est ce que Tamara et Anthony, deux Lillois ont ressenti il y a maintenant un an, jusqu’à, enfin, concrétiser cette pulsion.

À voir leur appartement de Sant Andreu, on ne croit pas qu’ils ne sont là que depuis une semaine. Décoration taupe et blanc cassé et jouets d’enfants dans le salon, tout laisse à penser que la petite famille s’est installée il y a bien longtemps. « On s’est approprié les lieux, c’est important », souligne Tamara, jolie brune de 34 ans, combi-short rouge et pieds nus, déjà bien imprégnée du mode de vie barcelonais.

Originaire de Sartrouville, la trentenaire avait déménagé à Lille pendant son adolescence pour un sport-études en athlétisme – dont il lui reste, on le sent d’emblée, une grande détermination – et y était restée « par dépit ». Deux villes qui l’ont vue grandir mais où elle, à contrario, n’a pas beaucoup vu émerger le soleil, raconte-t-elle : « je me disais, deux ans de plus ici et je fais une dépression, ce n’était plus possible ».

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Anthony, son compagnon de 29 ans, grand brun dont le calme tranche avec l’énergie débordante de sa femme, est d’accord avec elle, et les voilà partis pour un projet fou : déménager à Majorque. Mais la destination n’est pas très accessible, surtout pour le père de Tamara, malade et qui a peur de l’avion. « Pour aller à Majorque c’est l’avion obligatoire alors que Barcelone, depuis Vincennes où il habite il peut prendre le train gare de Lyon et venir directement », explique cette ex auto-entrepreneuse dans l’immobilier au sein du réseau Stéphane Plaza.

« Pour trouver l’appartement, j’ai envoyé 250 messages sur Idealista et j’ai eu 10 retours »

Ce sera donc Barcelone, pas Majorque. Forte de son expertise de professionnelle de l’immobilier, c’est à distance et uniquement à distance que Tamara a visité son appartement puis a décidé de le prendre, sans l’avoir jamais vu en vrai, en mars 2024. « Pour trouver l’appartement, j’ai envoyé 250 messages sur Idealista et j’ai eu 10 retours : 7 qui me disaient non et 3 oui, dont celui-là. J’ai eu un bon feeling, j’ai vu des photos et des vidéos et on a envoyé 6000 euros, comme ça », raconte-t-elle. Un brin de folie et une foi inébranlable dans ses projets qui n’étonnent pas les gens qui la connaissent.

Un pari risqué mais réussi, notamment grâce au concours de la communauté française de Barcelone. Sur les groupes Facebook, Tamara demandait leurs avis aux membres : « que pensez-vous de ce quartier ? », « est-ce que cette crèche est bien ? ». Avec beaucoup de recherches Google, l’aide des Français de la cité comtale et un peu de chance, elle a aussi trouvé pour sa fille Théa, 2 ans, une place dans une crèche de Poblesec chaudement conseillée par les expatriés. Pour l’administratif, le couple s’est débrouillé pour faire ses NIE à Paris, puis a payé les services d’un comptable, pour arriver ici « sans stress ».

Lire aussi : De la vie en camping-car à l’installation à Barcelone, le parcours des ces nouveaux expats

« Je ne regrette rien pour l’instant. L’adaptation se passe bien, nos voisins sont Français, d’ailleurs ! À Lille on ne découvrait rien, je savais déjà en me levant ce que j’allais faire la journée. Là je veux casser cette routine, retrouver cette énergie qui m’avait un peu quittée », raconte celle qui a rapidement trouvé un travail – encore grâce aux groupes Facebook de Français de Barcelone – mais dont l’objectif est de lancer sa propre entreprise, « La Mesita – picnics in Barcelona » dont le concept est d’organiser des pique-niques pour (entre autres) des anniversaires ou des enterrements de vie de jeune fille dans la capitale catalane. Un énième challenge qui ne fait pas peur à cette boule d’énergie, bien soutenue par sa fille et son compagnon qui, de son côté, cherche à travailler dans le BTP. 

Partis pour rester à Barcelone « 5 ou 10 ans », le couple a hâte du jour où leur fille reviendra de l’école en parlant espagnol : « c’est aussi pour lui offrir ce cadeau qu’on est venus ici », explique Tamara. En ce qui les concerne, aucun des deux parents ne parle encore la langue, mais au vu des défis déjà affrontés, celui-là ne devrait pas poser trop de problèmes. 

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