Régulièrement recouvert de graffitis à caractère haineux contre les expatriés, le lycée international Barcelona High School a décidé de porter plainte.
Photo de couverture : Olivepress
Les graffitis anti-touristes ne sont pas nouveaux à Barcelone, mais ceux anti-expatriés, un peu. Enfin pas pour le Barcelona High School, ce lycée privé qui s’est installé il y a 4 ans dans la cité comtale. Présent sur deux sites dans le quartier de Gracía (rue Montseny et rue Sant Agustí), les façades de cette institution internationale américaine sont régulièrement recouvertes de messages injurieux à destination des expatriés comme « fuck pijos », « putos pijos » ou « guiris go home ».
L’établissement a déposé vendredi 30 août et mardi 3 septembre deux plaintes auprès de la mairie de la capitale catalane pour délits d’incitation à la haine. Usman Gil, coordinateur des services de l’école a expliqué au journal El País que ce n’est pas la première ni la dernière fois qu’il se tourne vers la justice pour régler le problème, mais qu’elle n’est pas d’une grande aide : « leur réponse est qu’ils ne peuvent rien faire, tout au plus une amende s’ils sont pris, et c’est tout. En fin de compte, ces gens obtiennent ce qu’ils veulent, c’est-à-dire les feux de la rampe ».
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Il est vrai que depuis les fêtes de Gracía en août, les messages anti-expats et anti-touristes sont particulièrement relayés dans les médias, notamment suite à la manifestation anti-touristes à Barcelone du samedi 6 juillet. Pour rappel, le délit d’incitation à la haine est une infraction pénale prévue à l’article 510 du code pénal pour punir ceux qui encouragent la discrimination, la haine ou la violence à l’encontre d’une minorité. Les amendes pour les infractions mineures peuvent aller de 150 euros à 3 000 euros.
Des tags dissuasifs pour les élèves internationaux
Pour M. Gil, ces tags à caractère haineux deviennent de plus en plus problématiques. En effet, nombreux sont les élèves de la Barcelona High School à avoir quitté des pays aux situations géopolitiques complexes, venus ici en espérant trouver un accueil chaleureux : « nous avons des élèves dont les familles souffrent des conséquences des conflits actuels dans leurs pays d’origine et qui viennent à Barcelone parce que c’est une ville accueillante, mais nous pensons que des messages comme ces graffitis peuvent être dissuasifs ».
Avec le dépôt de ces plaintes, l’institut scolaire espère ouvrir le dialogue avec les associations du quartier de Gracía. Une tentative dans ce sens avait été effectuée plus tôt en réalisant une activité artistique avec les élèves de l’école et certaines organisations voisines. Cette volonté d’apaisement s’était aussi traduite par l’acquisition d’un agrément par l’école, lui permettant désormais d’accueillir des élèves locaux en plus des internationaux. Un pas de plus vers le vivre ensemble ?