Eurostat, l’agence européenne des données, vient de publier une étude sur la situation économique de chaque pays de la zone. Ce qui permet de comparer l’Espagne avec ses voisins dans le domaine du marché de l’emploi, de la situation économique, du logement ou des activités des habitants du pays. Tous les graphiques ci-dessous représentent les pays de l’Ue en rouge et l’Espagne en noir.
Décrochage scolaire : un chiffre dramatique
les fragilités de l’économie espagnole
13,7 % des jeunes Espagnols entre 18 ans et 24 ans sont en situation de décrochage scolaire. C’est-à-dire quitter le système d’enseignement en cours de route, sans avoir obtenu un niveau équivalent au baccalauréat ou un diplôme à finalité professionnelle. Le chiffre espagnol des sortants précoces est absolument dramatique. L’Espagne posséde un taux près du double de la France qui se situe à 7,8 %. En Europe 9,5 %.
En rouge : Espagne , en noir : Europe.
Sans étudier, ni travailler
Conséquence du décrochage scolaire, l’Espagne connait un phénomène se nommant localement les « ni-ni ». Il s’agit des personnes qui ni ne travaillent, ni n’étudient. Dans le pays, ils étaient 22 % en 2012. Soit six points de plus que dans l’UE. En 2023, au contraire, l’écart s’est réduit à seulement 1,1 point avec 12,3 % des jeunes de 18 à 24 ans. Pendant les années de la bulle immobilière, les salaires dans ce secteur étaient très élevés, et de fait, de nombreux jeunes ont abandonné leurs études. Mais lorsque la bulle a éclaté et la crise arrivée, ils se sont retrouvés sans formation et sans emploi. Aujourd’hui, avec une économie un peu plus normalisée, la nouvelle génération continue d’étudier ou bien à chercher du travail, ce qui explique la forte amélioration de cet indice. L’Espagne se situe toutefois encore légèrement au-dessus de la moyenne européenne.
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Personnes actives
Ici, aussi, le pays revient de loin. En 2012, comme une bonne partie de l’Europe, l’Espagne était en double récession. L’emploi a touché le fond. Avant de s’envoler à nouveau. Aujourd’hui, 70,5 % de la population entre 15 et 64 ans est active, soit en étude ou sur le marché du travail. Le score est honorable mais l’Espagne, qui se situe 4 points en dessous de la moyenne européenne, peut mieux faire. Seuls trois pays, l’Italie, la Grèce et la Roumanie, ont un taux d’emploi inférieur à celui de l’Espagne. La France, elle, se situe à 73%.
Taux de chômage
Corolaire des personnes actives, le chômage en Espagne est sur la bonne voie, mais avec un sentiment d’inachevé. Le chômage frappe officiellement 12,2 % de la population active espagnole. Officiellement, car le travail au noir est endémique dans le pays et représente environ 20 % de l’emploi , selon l’économiste Miró Roig. « Si ces postes étaient comptabilisés, le taux de croissance aurait été supérieur et le taux de chômage bien inférieur. Ces problèmes font que l’Espagne ne pourra jamais rentrer dans la cour des grands », sentence l’expert catalan.
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Aides sociales
Quand un Français traverse les Pyrénées pour s’installer en Espagne, une des premières surprises majeure, est la quasi absence d’aide sociale dans le pays. Le graphique, ci-dessus, qui illustre la comparaison entre l’Espagne et le reste de l’Europe, est édifiant. En moyenne des pays européens destinent 34,7 % de leur budget aux aides sociales. En Espagne, le chiffre ne dépasse pas les 22 %.
Coût du logement
Pour vivre bien, les économistes et les gouvernements ont établi un schéma : un foyer fiscal ne doit consacrer plus de 40 % de ses revenus pour se loger. En Europe, 8,9 % des citoyens sont au-dessus de cette limite. Surprise du chef : en Espagne, le taux est légèrement plus bas avec 8,2 % de la population qui dépasse la barre des 40 % de frais de logement. Ce qui n’empêche pas les loyers d’exploser dans les grandes villes du pays comme Barcelone ou Madrid.
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