Une toute nouvelle enquête d’opinion révèle qu’en Espagne, une partie de la jeunesse préfère l’autoritarisme à la démocratie « dans certaines circonstances ». Une perte inquiétante de confiance dans le système qui traduit un mal-être généralisé de la part de la génération Z.
Photo de couverture : Equinox
Alors que tout récemment les partis d’extrême-droite faisaient une percée à l’échelle de l’Union Européenne, une enquête parue lundi 2 septembre par 40db pour El País et la chaîne Ser100 révèle que l’appareil démocratique ne fait, en effet, plus rêver les jeunes espagnols.
Selon l’étude, 26 % des jeunes hommes préfèrent l’autoritarisme à la démocratie « dans certaines circonstances » contre 18% des jeunes femmes. Âgés de 18 à 26 ans, ces jeunes ont moins le souvenir que les générations d’avant des régimes autoritaires, notamment celui de Franco, ce qui pourrait expliquer leur moindre réticence à ce genre de gouvernement.
Un sentiment que ne partagent pas par les autres générations d’espagnols. En effet, seule une personne sur huit opterait pour un régime autoritaire plutôt que démocratique, et ce pourcentage est plus élevé parmi les électeurs des partis d’extrême droite : 24 % dans l’électorat de Vox et 21,3 % dans l’électorat de Se acabó la Fiesta, le parti d’Alvise Pérez.
Désordre démocratique
Il y a tout de même un sentiment général de ras-le-bol qui infuse dans l’air du pays. Plus de la moitié de la population considère que la démocratie en Espagne se détériore, et ce dans une plus large mesure qu’en Europe (57,8 %) et dans le reste du monde (65,9 %).
En cette période de désordre démocratique, seule la moitié des citoyens interrogés estiment qu’il existe au moins un parti qui les représente et seuls 14,1 % déclarent que la plupart des hommes politiques se soucient de ce que pensent leurs électeurs.