Le virus mpox (ancienne variole du singe) inquiète dans le monde entier et a même fait déclencher à l’OMS son plus haut degré d’alerte sanitaire. Majoritairement situés en Afrique, les cas devraient se multiplier en Europe dans les prochains mois, sans gravité pour le moment.
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Depuis le début de l’année, plus de 15 000 cas de mpox, issus de la souche « Clade 1b », ont été rapportés en République Démocratique du Congo, selon le ministre de la Santé congolais. Au total, l’épidémie a fait 548 morts depuis janvier et touche désormais toutes les provinces et ses pays frontaliers. Le 15 août dernier, le premier cas européen s’est déclaré en Suède, chez un homme qui revenait de voyage d’Afrique.
Ce lundi 19 août, une réunion du conseil sanitaire de l’UE s’est tenue avec notamment la présence de l’Espagne. Ses principales conclusions sont que le risque de propagation du virus en Europe est faible, et ne recommande donc pas de mesures telles que des contrôles aux frontières dans les aéroports ou la vaccination de la population en général. De son côté, la ministre de la Santé espagnole Mónica García se veut rassurante. Sur X, elle assure qu’un vaccin est disponible, que pour le moment aucun cas de la variante dangereuse n’a été repéré en Espagne et que le pays est familier du virus puisqu’il est passé « de 7 500 à 264 cas par an grâce à la surveillance et à la vaccination ».
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En effet, un vaccin existe contre le mpox – l’Espagne en possède actuellement environ 500 000 doses – mais il est encore très peu disponible en Afrique. La situation sur le continent devrait cependant s’améliorer puisque l’UE, en collaboration avec le fabricant Bavarian Nordic, doit envoyer plus de 200 000 doses.
En Europe, pas d’alarme mais des mesures préventives
Le mpox (monkeypox, la variole du singe en anglais) ne date pas d’hier. D’abord présente chez les singes (d’où le nom de « variole du singe »), cette maladie est repérée en Afrique dès les années 1970. Elle se transmet alors essentiellement des animaux vers les humains, en général par l’ingestion de leur viande.
Alors peu inquiétant, le virus a pris une autre tournure en 2022, puisqu’il est devenu épidémique avec sa variante « Clade 2 », touchant principalement la communauté homosexuelle masculine. Après une vague de vaccination, la propagation a été maitrisée début 2023. Mais quelques mois plus tard, en septembre, la nouvelle souche « Clade 1b » est détectée en RDC. C’est cette mutation, plus dangereuse et contagieuse que les précédentes, qui alarme aujourd’hui la communauté internationale, encore hantée par le souvenir du Covid-19.
Le mpox se transmet « par contact physique étroit et par transmission sexuelle et non sexuelle », explique le Centre européen de prévention des maladies. Toujours selon l’organisme, les enfants semblent être la population la plus touchée par le virus, qui se manifeste par « des symptômes fébriles généraux, une éruption cutanée distincte (papules) sur la peau et des plaies sur la muqueuse, des maux de dos et des douleurs musculaires ».
Si pour l’instant, le Centre prévoit que la gravité de l’épidémie sera faible en Europe, elle recommande certaines mesures préventives aux pays membres de l’UE, comme « isoler les cas suspects » ou « fournir des conseils de voyage aux personnes visitant ou revenant de zones touchées par l’épidémie ».