Bruit et incivisme autour des discothèques de la plage de Barcelone poussent la mairie à envisager de déplacer ces établissements hors de la ville.
« Trop de monde, trop de bruit, trop de désordre », selon les riverains des zones entourant les boites de nuit de Barcelone. La mairie s’est réunie avec ces voisins énervés et les syndicats des discothèques pour trouver une solution. Parmi les propositions qui suscitent le plus de consensus figure la décentralisation des activités nocturnes, dans la banlieue de Barcelone. “À l’Hospitalet, il n’y a que deux discothèques, et à Santa Coloma de Gramenet, une seule. C’est très insuffisant” déplore Fernando Martínez, président de la Fecalon, un des syndicats des boites de nuit de Barcelone. L’idée est de reprendre le concept des zones industrielles qui sont situées loin des centres urbains et donc des logements afin de ne pas envahir le repos des habitants avec le boucan des fêtes nocturnes.
« La mairie demande au monde de la nuit de réfléchir aux villes idéales pour implanter des petites zones de loisirs », explique Adrià Bonell, secrétaire général de Fecalon. Le secteur de la nuit regrette que la mairie n’accorde plus de licences pour l’ouverture de nouvelles boites, dont le nombre serait insuffisant. « Les jeunes finissent par faire la fête dans les rues » constate Adrià Bonell.
Moins de boites, plus de bruit
Les chiffres sont cruels. En 2015, à Barcelone, il y avait 426 espaces nocturnes, aujourd’hui il n’en reste que 304. Soit 30% d’établissements en moins. Et forcément, les boites restantes sont saturées et concentrent des milliers de personnes au même endroit. Chaque nuit, 50 000 personnes peuvent faire la fête à Barcelone dans l’ensemble des clubs. Selon Fecalon, avec la fermeture des boites, ce sont 150 000 entrées par nuit qui ont disparu. Par ailleurs, les touristes toujours plus nombreux provoquent souvent des « sold-out » dans les soirées barcelonaises. Il y a 25 ans, le tourisme à Barcelone représentait 3,1 millions de personnes par an, aujourd’hui le total des visiteurs est passé à 12 millions.
Déplacer les boites sera un grand chantier à mettre en place. Au-delà des syndicats, la mairie devra trouver un consensus avec les géants de la nuit : le Shoko, l’Opium, le Pacha et les autres. Peu probable qu’ils aient l’intention de démonter les platines et la sono pour perdre le glamour de la vue sur mer de Barcelone pour aller dans une banlieue lointaine.
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