On dit souvent que la libido augmente quand il fait beau, enfin jusqu’à ce que le thermomètre dépasse un certain degré. À partir de là, plus question de se toucher. Alors, l’été, saison chaude ?
Photo de couverture : Cyane Morel
« C’est vrai qu’on va davantage à la plage, tout le monde est dans une ambiance de fête, les filles sont plus dénudées et les garçons aussi, ça crée plus d’occasions pour les rencontres », raconte Amélie, une Normande de 27 ans qui habite la cité comtale depuis 2 ans. Sur les plages de Barcelone, à Bogatell, Mar Bella et même à la Barceloneta, une foule de jeunes gens en maillots de bain se presse, se lorgne, et certains d’entre eux ont bien des idées derrière la tête.
Il faut dire que Barcelone est une ville particulièrement propice à la drague et au sous-entendu. Son ensoleillement quasi-constant pousse, forcément, à être moins vêtu. L’été sur la plage, les gens sont moins timides et se crée indéniablement un climat détendu, de proximité. Aller vers l’autre est alors moins lourd de sens, et une certaine légèreté flotte dans l’atmosphère, le tout réchauffé par la lumière du soleil.
Photo : Clémentine Laurent
C’est d’ailleurs au soleil et à ses effets chimiques que l’on doit ce désir de rencontre et de contact physique soudain accru. Les rayons du soleil, plus forts lors de cette saison, font produire au corps humain plus de sérotonine, l’hormone du plaisir. Celle-ci agit sur la libido : plus on est heureux, plus on a envie de faire l’amour. L’allongement des journées a aussi son rôle à jouer. Passer plus de temps éveillé fait baisser notre taux de mélatonine, l’hormone du sommeil. Moins fatigués, nous avons davantage de temps et d’énergie à consacrer aux rencontres.
Une énergie qui est alimentée, également, par nos phéromones en grande activité lors de cette saison. Aussi dégoûtant que cela puisse paraître, plus on sue, plus on produit de phéromones susceptibles d’attirer un partenaire potentiel.
« Il fait hyper lourd, au bout de 20 minutes ce n’est plus possible ! »
Cette sudation attirante trouve tout de même rapidement ses limites. Car si notre sueur diffuse des phéromones, elle peut aussi provoquer un sentiment de gène et une certaine répulsion à l’idée de toucher d’autres peaux. Dans le métro par exemple, rien de pire que de devoir se coller à des chairs moites. « En août quand il fait 40 degrés, le contact est difficile, ça ne donne pas trop envie : une main sur mon épaule et je me décale immédiatement », témoigne Amélie, qui habite dans le Raval.
Car même si Barcelone l’ensoleillée favorise les rencontres, la chaleur de l’été peut parfois être violente, et ce premier vendredi de canicule en témoigne. C’est aussi ce qu’explique Charlotte, une célibataire de 27 ans, Barcelonaise d’adoption depuis 8 ans : « c’est vrai que j’ai davantage envie de faire l’amour l’été, mais il ne faut pas que ce soit trop long. Il fait hyper lourd, au bout de 20 minutes ce n’est plus possible ! ». Comment faire, alors, pour combattre cette chaleur qui empêche tout contact ? Amélie, coordinatrice de projet international, pense avoir trouvé des solutions en utilisant « une douche froide ou la climatisation ».
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Et elle ne croit pas si bien dire, puisque l’Histoire a prouvé que l’invention de la climatisation a bel et bien sauvé des milliers de libidos estivales. Aux Etats-Unis, les études démographiques montrent qu’avant 1960 (date à laquelle les foyers ont commencé à s’équiper en air conditionné), le nombre de naissances chutait en avril et juin à cause des trop fortes chaleurs neuf mois auparavant, en août. La climatisation aura donc aidé les libidos et les courbes démographiques. Qui aurait cru qu’un peu d’air frais pouvait faire autant de bien ?