Si l’équipe de France n’a pas forcément brillé lors de cette coupe d’Europe, le résultat est là : elle affrontera l’Espagne lors de la demi-finale, ce mardi. Quelle équipe supporteront les Français de Barcelone ? Leur patrie d’origine ou celle d’adoption ? Un choix pas si évident.
Photo de couverture : Equinox
On n’y croyait pas vraiment, et pourtant. Les bleus de Didier Deschamps n’ont pas marqué par la qualité de leur jeu lors de cet Euro de football, mais une certaine détermination et une certaine chance – il faut bien se l’avouer – leur ont permis d’accéder à la demi-finale qui se jouera ce mardi à Munich contre l’Espagne.
Si pour certains le choix est vite fait, d’autres sont encore en délibération. Lorsqu’on habite depuis longtemps en Espagne, quelle équipe choisir ? Julien, 37 ans, est catégorique : « Aucun dilemme, allez les bleus ! On choisit sa religion, son parti politique ou son conjoint, mais on ne choisit pas son équipe de foot ! », s’exclame le professeur de français de Salou, qui habite la région depuis 10 ans. Marié à une catalane, l’Espagnol d’adoption restera, mardi, fidèle à son équipe d’origine.
Un choix plus complexe pour Ivan, 19 ans, né à Barcelone mais Français par sa mère. Celui qui parle catalan, castillan et français avoue que cette fois, et de manière inédite, il laissera tomber les bleus : « J’ai toujours été pour la France et c’est la première fois de ma vie que je suis pour l’Espagne. Je fais une overdose de l’équipe de France, j’en ai marre de leur jeu nul. Depuis 2016 c’est toujours la même chose, Deschamps est mauvais et à part Koundé et Kanté, la plupart des personnages de l’équipe m’agace ».
Une équipe d’Espagne qui fait rêver
Il faut dire que cette équipe espagnole est particulièrement attachante, continue Ivan, étudiant en école de journalisme à Montpellier : « L’équipe d’Espagne me fait rêver. J’ai beaucoup d’espoir en Lamine Yamal. Ce joueur va me faire acheter pour la première fois de ma vie un maillot floqué ! Au-delà de ça, l’Espagne est un pays qui aime le foot et n’a rien gagné depuis longtemps, je crois que c’est le moment et qu’il le mérite ».
À l’issue du match, mardi soir, et en fonction du résultat certains Français de Barcelone retourneront peut-être leur veste pour se ranger du côté d’Ivan et de celui des vainqueurs. Enfin, pas Julien, qui a fièrement accroché un drapeau français à sa fenêtre pour concurrencer son voisin, supporter espagnol.
Photo : Julien via Instagram
Et lorsqu’on lui demande qui son fils, franco-catalan, va supporter, Julien de répondre, « il a deux ans, pour l’instant il est pour l’équipe de papa ». On lui reposera la question dans dix ans.