Ce qui va changer pour les Français d’Espagne avec un nouveau gouvernement

RN LFI

Stéphane Vojetta, député sortant centriste, Maxime Da Silva, candidat du Front Populaire et Johana Maurel, représentante du Rassemblement National détaillent leur programme respectif pour les Français de l’Étranger qui sera déployé par le futur gouvernement.

Photo de couverture : Volodymyr Zelens

Education

L’accès aux bourses scolaires et l’accès aux établissements français est l’un des domaines où le député de la circonscription a le plus de compétences.

Le parlementaire sortant Stéphane Vojetta se félicite que le budget global de l’AFE (Association des Français de l’Étranger, NDLR) qui gère les enveloppes, soit en hausse depuis 2018. « Cette année, on a 118 millions d’euros de bourses », indique le centriste qui estime « que c’est un record, même si ce n’est pas encore assez. A force d’entendre LFI dire qu’il n’y a pas de bourse disponible, certaines familles nécessiteuses n’en font pas la demande, alors qu’elles y ont droit », s’insurge Vojetta. « Il faut déposer les dossiers, je peux aider à plaider leur cause en commission des bourses. Les conseillers consulaires le font aussi ».

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Stéphane Vojetta

Le candidat du Nouveau Front Populaire Maxime Da Silva porte son attention sur la revalorisation des bourses. Selon le représentant de la France insoumise, « le montant actuel des bourses n’est pas suffisant pour que celles et ceux qui veulent scolariser leurs enfants dans un lycée français ». À Barcelone, « c’est 500 euros de frais de scolarité mensuels sans prendre en compte la cantine, ce qui est une charge importante pour les familles ». Les bourses devraient être recalculées en fonction de l’inflation, indique Da Silva.

La représentante du Rassemblement National Johana Maurel confie qu’elle « organise des réunions en visioconférence, individuellement, avec des parents d’élèves. Beaucoup d’expatriés ont rencontré des difficultés pour scolariser leurs enfants dans les établissements français. Ils se résignent et mettent leurs enfants dans des écoles, collèges et lycées locaux. Quand ces parents rentrent en France, c’est compliqué pour eux de remettre leurs enfants dans le système scolaire français », dénonce la candidate du parti de Jordan Bardella sans toutefois apporter de solutions concrètes. Toutefois, Maurel indique que si elle est élue le 7 juillet prochain, elle « demandera un rendez-vous immédiat avec les services concernés pour gérer la rentrée de septembre ».

Documents administratifs

Faire ou refaire une carte d’identité, un passeport ou un certificat de vie dans un consulat est une des pires galères qui puisse arriver à un Français de l’étranger. Ici aussi, le parlementaire a des compétences pour apporter des réformes.

Stéphane Vojetta, une fois de plus, défend son bilan. « Le travail pour dématérialiser et digitaliser les actes administratifs français pour les expatriés s’est entamé, mais pas terminé, c’est pour cela que je veux me faire réélire, » explique sans détours le centriste dans une interview sur Equinox. « Le gouvernement a trainé des pieds, mais j’ai mis la pression pour lancer ce système informatique qui permet de faire ses papiers en ligne de manière sécurisée. L’idée est d’éviter que les gens doivent parcourir des centaines de kilomètres pour se rendre à leur consulat pour un rendez-vous de 15 minutes concernant un passeport ou une carte d’identité. L’étape suivante, c’est d’étendre ce système au reste du monde », résume Vojetta.

L’Insoumis Da Silva s’agace de ce postulat. « Quand j’entends M. Vojetta se féliciter que le Portugal soit dans les pays tests pour la digitalisation comme si c’était de son fait personnel, alors que ça date d’avant son mandat, il suffit d’une recherche Google pour que les électeurs comprennent qu’il se moque d‘eux », accuse l’Insoumis. Au niveau des propositions, le membre du Front Populaire dit oui à la digitalisation, mais demande « à ne pas encore faire la saignée des consulats ».IMG 7414 jpg scaled e1718975502303

Maxime Da Silva

En effet, Da Silva veut augmenter le personnel du service public consulaire pour accélérer le traitement des démarches administratives. « C’est lunaire à quel point l’État français a abandonné les Français de l’étranger ». déplore le candidat.

Pour la candidate RN, une fois au pouvoir, il faudra « faire un audit de ce qui a été fait jusqu’à présent pour trouver de meilleures solutions. Nous allons utiliser le savoir-faire de la French Tech à Barcelone pour nous aider à trouver des solutions efficaces. ».

Écologie

De manière inattendue, Stéphane Vojetta a réussi à placer la thématique écologique dans le dossier des problèmes consulaires pour obtenir sa carte d’identité ou un passeport. Comme nous l’avons écrit en amont, Vojetta souhaite généraliser la digitalisation des démarches administratives. L’idée de Vojetta est d’éviter que les gens parcourent des centaines de kilomètres pour se rendre à leur consulat pour un rendez-vous de 15 minutes concernant un passeport ou une carte d’identité. « Si on arrive à confirmer ce processus, on évitera sur notre circonscription 4 000 vols de déplacements inutiles, soit 500 tonnes de co2 émis par an. Que les candidats écologiques trouvent une meilleure mesure environnementale que la mienne », détaille le député sortant.

De son côté, Maxime Da Silva a déclaré sur Equinox que le futur de la French Tech, ce label gouvernemental qui accompagne les startups françaises partout dans le monde, passe par un soutien exclusif aux entreprises qui mettent en place, en leur sein, la transition écologique.

Financement des projets

Avant l’accès au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017, les députés disposaient d’une réserve parlementaire. Une enveloppe qui permettait de financer des projets, des associations ou des concepts utiles pour l’intérêt général de la communauté française. Les Macronistes ont supprimé cette disposition, jugée clientéliste, dès leur arrivée au pouvoir.

Très clairement, Johana Maurel souhaite le rétablissement de la réserve parlementaire. Une position qui semble aller dans le sens du Rassemblement National dans son ensemble.  « Cela permettrait au député de pouvoir agir pour financer des projets qui pourront, par exemple, venir en aide à des Français qui ne peuvent pas scolariser leur enfant dans un établissement français », détaille la nationaliste.Rassemblement national

Johana Maurel

Pour une fois alignés, ni Stéphane Vojetta ni Maxime Da Silva ne souhaitent le retour de ce mode de financement. Pour l’Insoumis, « la réserve parlementaire était un outil de barons locaux pour faire du clientélisme auprès des associations. Nous, on considère qu’une réserve parlementaire donnée à un député qui peut décider de manière discrétionnaire quelle association il aide ou pas, ce n’est pas ça le service public ».

Le centriste Vojetta ne veut pas être « un député qui dispose d’un chéquier et avec lequel les gens viendraient parler pour uniquement toucher de l’argent. Le STAFE (dispositif de subventions gérées par les conseils consulaires et le Quai d’Orsay NDLR) ne fonctionne pas, car l’administration parisienne fait ce qu’elle veut et ne respecte pas les orientations proposées par les consulats. Il faudra avancer là-dessus dans les années qui viennent pour appuyer les dossiers de financement légitimes des associations, des médias et des organisations qui viennent en aide aux Français en difficulté. »

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