Alors que l’immigration s’est érigée en thème principal des élections législatives françaises, qu’en est-il de l’autre côté des Pyrénées ? Elements de réponse.
Selon le centre d’étude sociologique espagnol, 30% des Espagnols pensent qu’il y a un nombre excessif d’étrangers dans le pays, et 30% pense que le chiffre est élevé. Soit 60% des Espagnols qui n’ont pas une image positive de l’immigration.
Dans l’Hexagone, 64% des habitants estiment qu’il y a trop d’étrangers en France, un chiffre sensiblement supérieur à son voisin. Un sentiment qui se traduit dans les résultats électoraux. En Espagne, le principal parti qui propose dans son programme un tour de vis dans l’immigration s’appelle Vox. Il est ami du Rassemblement National et de Marine Le Pen qui était invitée à Madrid en début de mois dans le cadre d’un meeting pour les élections européennes.
Lors de ce scrutin, Vox n’a pas dépassé la barre des 10% et a fini à la 3e place derrière la droite traditionnelle et les socialistes. Il faut tout de même ajouter le score surprise d’un parti populiste qui a fait campagne uniquement sur les réseaux sociaux : Se acabo la fiesta (la fête est finie) qui a obtenu près de 5% et décroché un élu au Parlement européen. Ce qui monte le score de l’extrême droite en Espagne à 14,21 % des voix. Un chiffre ridicule comparé à la France qui culmine à 36,84 % en cumulant les résultats du Rassemblement National et de Reconquête.
La France pourrait avoir ce dimanche des dizaines de parlementaires du Rassemblement National élus directement lors du premier tour. Le 7 juillet prochain, au soir du second tour, on attend au moins 200 élus RN dans la fourchette basse des sondages, et jusqu’à la majorité absolue à 280 sièges dans les fourchettes hautes.
A la chambre des députés espagnole, la droite nationaliste doit se contenter du 3e groupe parlementaire avec seulement 33 sièges. En revanche, et c’est un point majeur, il n’y a pas de cordon sanitaire entre la droite classique et Vox. Les deux partis gouvernent ensemble les régions de Valence, des Baléares, d’Aragon et d’autres territoires dans le centre du pays.
Loi immigration en Espagne : priorité au travail
L’Espagne accueille, comme la France, principalement les ressortissants de ses anciennes colonies. Un tiers des 5 millions d’immigrés qui vivent en Espagne sont originaires d’Amérique latine. Depuis 2022, le gouvernement de gauche a facilité les régularisations administratives pour les immigrés qui viennent travailler. Par ailleurs, les étudiant dotés d’un visa peuvent travailler jusqu’à 30 heures par semaine légalement.
Il y a deux ans, la péninsule ibérique comptait plus de 30 000 personnes sans papiers, se classant sixième pays de l’Union Européenne avec le plus de migrants en situation irrégulière. Le gouvernement a alors décidé de fournir un visa aux personnes ayant vécu plus de deux ans au sein du pays à condition qu’ils réalisent une formation dans un secteur en manque de main d’œuvre et qu’ensuite ils occupent un poste de travail. Principalement dans des domaines sous tension comme le tourisme, l’agriculture ou encore le bâtiment.
