Les chiffres records s’enchainent pour l’aéroport de Barcelone. A tel point que l’on craint pour la saison estivale une saturation de l’infrastructure du Prat. Explications.
52 millions de voyageurs se sont pressés dans l’aéroport en 2019, année record, juste avant la pandémie. La tendance actuelle laisse entrevoir que ce seuil pourrait être dépassé cet été. Deux indices permettent d’anticiper de scénario. Depuis les vacances de Pâques, la dynamique de fréquentation du Prat est très forte et d’importantes nouvelles lignes ont été ouvertes depuis la fin de la pandémie. Ce qui peut créer rapidement une saturation de l’aéroport.
Pour cet été, 50 destinations intercontinentales sans escale sont programmées, soit le nombre le plus élevé de l’histoire de l’infrastructure. L’une des dernières compagnies aériennes à s’installer au Prat est Cathay Pacific qui relie Barcelone à Hong Kong. Le débat pour agrandir l’aéroport a été houleux l’an dernier. Le gouvernement espagnol souhaite un troisième terminal pour transformer définitivement le Prat en un hub international. Une ambition qui s’est crashée sur l’opposition de la mairie et du gouvernement catalan pour des raisons écologiques. Faute de place, la prestigieuse compagnie Cathay Pacific ne pourra pas se déployer dans le premier terminal au côté de ses pairs, mais devra cohabiter dans le Terminal 2, où se trouvent les compagnies low cost.
Si les Chinois n’ont pas de place pour s’installer, American Airlines, de son côté, est angoissé pour le timing. La compagnie envoie des messages à ses passagers pour leur recommander d’arriver suffisamment à l’avance (trois heures et demie avant) « en raison de l’augmentation du nombre de voyageurs quittant l’aéroport et de la nécessité d’un service de bus temporaire pour monter à bord des avions ». En effet, il n’y aura pas assez de passerelles pour tous les voyageurs.
Menace de grève des contrôleurs de sécurité
De janvier à mai 2024, l’aéroport de Barcelone a dépassé les chiffres d’il y a cinq ans. 21 millions de passagers ont transité par El Prat, contre 19,4 millions au cours de la même période de 2019. Si les passagers risquent d’être tendus par cette forte affluence, les travailleurs du Prat, eux, sont furieux.
Les quelque 500 contrôleurs de sécurité, avec une menace de grève, se disent « épuisés, car le niveau de travail augmente, mais le personnel non ». Selon le pure-player Metropoli Abierta, le personnel a « à peine le temps d’aller aux toilettes ou de manger ».