Barcelone veut en finir avec les appartements touristiques

logements touristiques en Espagne

La municipalité barcelonaise prévoit de supprimer plus de 10.000 appartements touristiques d’ici 4 ans. Une mesure forte dont le but est de freiner la hausse vertigineuse des loyers au sein de la Cité comtale.

Photo : Clémentine Laurent Photographie

C’est une mesure drastique. Barcelone, l’une des principales destinations touristiques espagnoles, a annoncé vendredi dernier qu’elle interdirait la location saisonnière d’appartements d’ici 4 ans. Une annonce aux allures de coup de tonnerre, qui vise principalement à endiguer la hausse effrénée des prix de l’immobilier dans la capitale catalane. De quoi redonner de l’espoir aux résidents barcelonais.

Freiner l’offre des appartements touristiques

Durant les deux mandats de l’ancienne maire Ada Colau (2015-2023), un plan d’urbanisme a été approuvé. Celui-ci permettait uniquement l’ouverture de nouveaux hôtels en périphérie de la ville, ce qui a eu un impact significatif sur le marché de la location à court terme.

À l’heure où le tourisme durable est une nécessité à Barcelone, éviter la hausse de l’offre d’appartements touristiques est un levier de choix. Par ailleurs, une telle mesure entraînerait une sorte de cercle vertueux notamment en rendant accessibles les biens immobiliers aux locaux.

Et pour cause, au cours des 10 dernières années, les loyers à Barcelone ont augmenté d’environ 70 % et les prix des logements ont augmenté en moyenne de 40 %. Le maire de Barcelone, Jaume Collboni, a annoncé qu’il révoquerait ainsi, d’ici novembre 2028, les 10.101 permis actuellement exploités comme locations saisonnières.

Vives contestations

La décision d’interdire les appartements touristiques a rapidement suscité une controverse. Une bataille juridique est d’ailleurs sur le point de commencer. Le Parti populaire (PP) a, par exemple, déjà fait appel devant la Cour constitutionnelle contre le décret de la Generalitat qui visant à supprimer les milliers de logements à usage touristique. En parallèle, l’association patronale Apartur envisage de recourir à la justice européenne.

En somme, la capitale catalane a pris une mesure forte pour réussir à concilier qualité de vie de ses résidents et des voyageurs. Une équation complexe qui, depuis des décennies, est source de conflit entre riverains, municipalité et touristes. Le bras de fer ne fait donc que commencer.

Les loyers à Barcelone augmentent encore

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