Manu Chao en concert à Barcelone, le retour du plus Espagnol des Français

Après la sortie d’un nouveau single il y a quelques jours, Manu Chao a annoncé une tournée qui démarre en France et passe, bien sûr, par Barcelone. En attendant ses spectacles fin juin, zoom sur celui dont la popularité a dépassé les frontières et les langues.

Photo de couverture : Equinox

Ça faisait dix-sept ans qu’on l’attendait. Depuis La Radiolina, son dernier album sorti en 2007, on ne savait pas vraiment quand le musicien franco-espagnol annoncerait un nouvel album. C’est désormais chose faite. Prévu pour l’automne, ce cinquième album solo s’accompagne donc d’une tournée – qui passera par la France, l’Espagne, le Portugal et l’Italie – et de deux dates dans la cité comtale, les 30 juin et 03 juillet.

En attendant ce retour, le musicien n’a pas chômé. Outre la publication d’au moins 20 chansons, il est partie en tournée dans le monde entier en choisissant de ne se produire uniquement dans des petites salles de concerts et des bars, associatifs si possible. Une démarche à contre-courant de la tendance maximaliste de la scène musicale d’aujourd’hui, et peu surprenante quand on connait le personnage.

« Citoyen de l’instant », altermondialiste engagé envers notamment la communauté zapatiste – un mouvement qui défend les droits des communautés indigènes du Mexique – il est vrai que Manu Chao a inventé à lui tout seul une nouvelle manière de vivre, et de vivre la musique, surtout. Enfin, tout seul, pas vraiment. C’est avec son frère à la trompette et son cousin à la batterie qu’il forme le groupe la Mano Negra dans les années 1980. Leur rock alternatif agrémenté de rythmes sud-américains rencontre un succès phénoménal et pousse le groupe sur le devant de la scène jusqu’à sa séparation en 1994. À partir de là, le natif de Sèvres, en Ile-de-France, développe sa propre identité musicale, en solo. En résultent quatre disques qui l’emmèneront faire le tour de monde.

De Sèvres à Poblenou

Une vie de bohème à laquelle il n’était pourtant pas vraiment destiné. Né à Paris en 1961, ce fils d’une chercheuse au CNRS originaire de Bilbao et d’un écrivain et journaliste né à Lugo, en Galice, était plutôt promis à l’écriture et aux longues études. C’était sans compter la passion musicale de Manu Chao, de son vrai nom José Manuel Tomás Arturo Chao Ortega. Poussé par son père, lui-même étudiant au conservatoire de piano dans sa jeunesse et bercé par les disques de musique latine passés dans le salon familial, il se tourne très vite vers la guitare.

Grand amoureux de l’Amérique latine, il porte dans ses veines, en plus de la musique, la passion pour les cultures hispanophones et l’engagement politique, hérité de ses grand-parents. D’origine cubaine par son arrière grand-père maternel, il est aussi le petit-fils de Tómas Ortega, un communiste de Bilbao qui a fui le régime franquiste.

De ses racines, le soixantenaire conserve des valeurs de solidarité, de combat pour les plus démunis, et la passion de l’Espagne. C’est d’ailleurs dans son pays de coeur, à Barcelone, qu’il vit – lorsqu’il ne voyage pas – dans le quartier de Poblenou. Bien connu de ses voisins, c’est d’ailleurs à ceux-ci qu’il rend hommage dans sa nouvelle chanson « Viva tu », sortie le 29 mai dernier. Le français a d’ailleurs choisi d’en tourner le clip dans le bar le Rumba, toujours à Poblenou. Avec un peu de chance, vous pourrez peut-être l’y croiser, et sinon, rendez-vous en concert !

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