Le gouvernement catalan a annoncé la mise en place d’une usine de dessalement flottante dans le port de Barcelone et de douze unités mobiles sur la Costa Brava. Objectif : assurer le ravitaillement en eau sans appliquer de plus sévères restrictions.
Photo : ajuntament de Barcelona
Depuis la déclaration d’état d’urgence sécheresse en Catalogne le 1er février dernier, la région explore toutes les possibilités pour maintenir coûte que coûte un accès à l’eau potable pour l’ensemble de ses habitants. Après avoir évoqué le ravitaillement pas bateaux-citernes, la Generalitat a finalement annoncé qu’elle opterait pour des stations de dessalement, moins chères, moins polluantes et plus simples à mettre en place.
Pour l’exécutif, la priorité est d’éviter de faire passer la région à la phase 2 du plan d’urgence, qui impliquerait des mesures plus strictes pour les habitants comme pour les entreprises. Cette phase est déclenchée au moment où les réservoirs passent sous la barre de 11%, situation actuellement estimée pour l’automne. Si les récentes pluies ont permis de repousser la date fatidique, le niveau des réservoirs est de nouveau, inexorablement, à la baisse. Pour le gouvernement catalan, il est primordial que « chaque goutte de pluie serve à faire monter le niveau des réservoirs » et que d’autres sources d’eau potable soient utilisées.
Sur la Costa Brava, où certaines communes sont déjà en phase 2, douze usines mobiles seront installées pour ravitailler la zone : quatre à Roses et huit à Empuriabrava. Elles seront capables de couvrir un tiers de la consommation d’eau de la zone.
Une « improvisation » selon la mairie
L’usine flottante du port de Barcelone permettra quant à elle de couvrir 17% de la consommation des Barcelonais. Avec l’actuel apport de l’usine de dessalement du Prat, la production serait donc suffisante pour éviter de trop puiser dans les réservoirs.
Mais ces nouveaux investissements, annoncés à 110 millions d’euros, ne font pas l’unanimité. L’adjointe au maire en charge de l’urbanisme et de la transition écologique Laia Bonet a exprimé sa « surprise, déception et inquiétude ». Selon elle, la mairie de Barcelone n’a pas été consultée sur le sujet et les effets à long terme de la mesure n’ont pas été communiqués. L’élue socialiste dénonce une « improvisation » et un calcul électoraliste du gouvernement dirigé par la gauche indépendantiste, à un mois du scrutin régional. Du côté de l’exécutif catalan, on assure que cette option était étudiée depuis plusieurs mois par les autorités.