Equinox part à la rencontre des Français et francophones heureux de vivre dans la capitale de la Catalogne. Une chronique où les expatriés des quatre coins de l’Hexagone parlent de ce qu’ils aiment. C’est la belle vie des Français à Barcelone. Ce week-end, rencontre avec Lucien, marin Suisse installé à Barcelone pour préparer l’America’s Cup.
Photo : Cyane Morel
Impossible de rater le compteur sur la Barceloneta. Installé à l’occasion de l’America’s Cup, il montre l’importance de l’événement. Lucien Cujean est marin et vit à Barcelone pour préparer cette régate qui aura lieu a partir d’août prochain.
Né en Suisse, il compte 6 titres nationaux à son palmarès et deux participations aux Jeux olympiques, Rio en 2016 et Tokyo en 2021. Arrivé dans la cité comtale en octobre 2022, le jeune père de famille s’entraîne quotidiennement pour espérer remporter cette nouvelle édition de l’America’s Cup avec son équipe Alinghi Redbull. Ce qui ne l’empêche pas de sortir à la découverte de sa ville d’adoption.
Quels sont tes restaurants préférés ?
Il y a le Soma dans l’Eixample. C’est typique espagnol, avec des tapas assez raffinés. C’est fait avec les produits du jour et c’est vraiment très sympa. Brugarol X aussi, c’est un concept où il y a un menu de dégustation et tous les produits viennent de la même famille paysanne. Ce ne sont que des produits locaux et ils font même leurs vins avec des producteurs de la région. J’y suis déjà allé au moins quatre fois, c’est ma dernière découverte.
Et ton bar préféré ?
Il y en a beaucoup. J’aime bien aller au bar de l’America’s Cup Experience les jeudis soir. Toutes les équipes et tous les marins se retrouvent et l’ambiance est vraiment agréable, même si un peu anglo-saxonne j’avoue. Le bar est ouvert au public et les prix ne sont pas excessifs, une pression, c’est 3 euros par exemple.
Quand tu ne t’entraîne pas, qu’aimes-tu faire à Barcelone ?
J’aime bien aller au marché et en découvrir de nouveaux, j’adore cuisiner. Et puis j’adore les festivals de food trucks aussi, aux beaux jours, ça me relaxe.
Photo : AC/Equinox
Quel est le meilleur endroit pour se promener à Barcelone ?
Je dirais chez moi, dans le quartier de Sarrià-Sant Gervasi, en traversant le Turó Parc et en allant en direction de Gràcia. J’adore les petites rues, les petits commerçants et le marché de Gràcia.
Et ton plus beau spot pour s’échapper de la ville ?
Je travaille en bord de mer, et parfois j’en ai un peu marre, donc j’aime bien aller m’évader dans la nature. Avec ma femme, on aime bien la région de la Costa Brava, le Cap de Creus, et la maison de Dali à Figueres. C’est assez fou parce que c’est à moins de deux heures de voiture et ce sont des paysages très différents. Et puis récemment on a découvert Perelada qui est un village avec un domaine viticole au nord de Figueres. Il y a un golf, un château où sont parfois organisés des concerts et festivals et surtout une cave monstrueuse. C’est un peu la cave de James Bond pour moi. J’adore la Catalogne, c’est une région incroyable, pleine de surprises.
Photo : manuelfloresv
Quelle est ta boîte préférée ?
Je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller en boîte à Barcelone. Mais une fois, on est allé danser avec ma femme, c’était au restaurant italien au bout du port. Il s’appelle Velissima Barcelona. Les vendredis, samedis soirs, c’est le feu, et le dimanche midi, c’est le feu, ils mettent l’ambiance avec un chanteur ou une chanteuse italienne et c’est assez dépaysant. Le resto est bon, après ça reste assez cher pour ce que c’est, mais pour se changer les esprits et danser le samedi soir, c’est incroyable.
La meilleure activité aquatique à faire à Barcelone ?
À Barcelone même, je ne saurais pas dire. Mais sinon dans la région, la plongée sous-marine avec bouteille c’est exceptionnel. Il y a des super beaux spots vers les îles Medes, c’est juste magnifique. La région de Begur est aussi super belle. Après, au large de Barcelone les fonds ne sont pas top, il faut plutôt aller au nord.
Photo : AC/Equinox
Quelle est la journée type d’un marin à Barcelone ?
On arrive à la base entre 7 heures et 8 heures et on a un entraînement physique qui dure entre une heure et demi et deux heures. Ensuite, on a pas mal de réunions pour organiser la semaine ou la journée. Chacun a un peu sa spécialité, que ce soit dans l’aéro, l’hydro, la simulation… On interagit avec les techniciens et constructeurs pour avoir des outils en main sur le bateau qui soit adapté à chacun de nous.
Et quelle est ta spécialité ?
Je suis spécialisé dans l’aéro avec la partie sur les voiles et le mat, donc je travaille beaucoup avec des designers qui dessinent les voiles par exemple. Leur rôle à eux est de développer les voiles en respectant les jauges de surface et les matières imposées. Moi, je suis beaucoup en relation avec eux car nous devons créer le matériel le plus performant.
Ensuite, on teste le matériel sur l’eau ou sur le simulateur. Mais il est vrai qu’on fait beaucoup de simulateur car c’est un gain de temps énorme. Si on doit mettre le bateau à l’eau, c’est toute une manutention. Du simulateur, on en fait entre 2 et 4 heures par jour. Et puis, pour le reste de la journée cela dépend pas mal, disons qu’il faut qu’on soit prêt pour aider quelqu’un de l’équipe à tout moment. Ça nous arrive de partir vers 20 heures ou parfois même plus tard, donc ça fait de grosses journées. Mais il est sûr que les jours à la base ne se ressemblent pas.
Est-ce que tu aimes t’entrainer à Barcelone ?
Oui, c’est un plan d’eau très ouvert où il n’y a pas de baie qui nous abrite donc on doit s’attendre à toutes les conditions. En tant que marin suisse, j’ai passé mon enfance à naviguer sur le lac Léman et les conditions ne sont pas prévisibles avec les montagnes et les vallées, la météo change très rapidement.
Ici, je trouve que c’est pareil, il faut être assez complet parce qu’il faut savoir naviguer dans des petites conditions légères comme sur une journée avec deux mètres de vagues et beaucoup de vent. Le seul problème, c’est que l’hiver, il est dur d’avoir de belles conditions en Méditerranée de manière générale. Il n’y a presque pas de vent et on perd des jours de navigation.