Édito de Nico Salvado, fondateur d’Equinox.
A chacun sa guerre. Tandis qu’en France, le président Macron sort les crocs face à Vladimir Poutine, en Espagne, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez attise les flammes avec Israël.
Pedro Sánchez souhaite que l’Espagne reconnaisse officiellement la Palestine en tant que nation. Le Premier ministre désire un vote solennel au Parlement. Très actif dans le domaine de la politique intérieure, Pedro Sánchez accompagne sa démarche sur la scène internationale. Le chef du gouvernement a obtenu le soutien de Malte, de la Slovénie et de l’Irlande pour réaliser une déclaration commune dans laquelle ils s’engagent à prendre des mesures pour reconnaître la Palestine.
Israël est furieux.« Les commentaires du président du gouvernement espagnol (…) sur la reconnaissance d’un État palestinien, ainsi que la déclaration commune constituent une récompense pour terrorisme », peut-on lire dans un communiqué du ministère israélien des Affaires étrangères.
« La reconnaissance d’un Etat palestinien après le massacre du 7 octobre envoie un message au Hamas et aux autres organisations terroristes palestiniennes : les attaques terroristes meurtrières contre les Israéliens seront récompensées par des gestes politiques envers les Palestiniens. La seule manière de lutter contre le terrorisme palestinien est de condamner sans équivoque le Hamas pour les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les crimes sexuels qu’il a commis lors de l’attaque du 7 octobre et continue de commettre, et a explicitement appelé à la libération de tous les otages », souligne l’État hébreu.
Une accusation de tolérance envers les mouvements semant la terreur n’est pas une nouveauté pour Pedro Sanchez. Depuis son accès au pouvoir, la droite accuse le Premier ministre de flirter avec le terrorisme. Pour se constituer une majorité au Parlement, Sanchez a pactisé avec Bildu, un parti politique du Pays basque héritier direct de l’ETA, mouvement terroriste qui a fait couler le sang espagnol entre 1958 et 2018. Aujourd’hui, la bande armée est dissoute, mais le chef de Bildu est le sulfureux Arnaldo Otegi, condamné à de la prison ferme pour avoir financé ETA à l’époque où la bande armée commettait des attentats à plein régime.
Si l’Espagne est très active sur le dossier de la reconnaissance de la Palestine, elle n’est cependant pas pionnière. Neuf pays de l’Union européenne considèrent officiellement l’État palestinien : la Bulgarie, Chypre, la Slovaquie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la République tchèque et la Roumanie en 1988, et plus récemment la Suède en 2014.