Antisémite, islamophobe, complotiste : ce maire catalan qui choque les réseaux sociaux

La petite commune catalane de Gimenells i el Pla de la Font, 1000 habitants à la frontière avec l’Aragon, défraie la chronique. Son maire Dante Pérez Berenguer multiplie les sorties racistes sur les réseaux. 

Il veut que l’Espagne quitte l’Union européenne, alerte d’un « grand remplacement » des caucasiens par les musulmans, estime que les francs-maçons et les Juifs contrôlent le monde, et admire la Russie de Vladimir Poutine. A 37 ans, Dante Perez ne recule devant aucun cliché d’extrême-droite. Ajoutez-y une pointe de complotisme et un langage ordurier, vous obtiendrez le nouveau chouchou de l’ultra-nationalisme espagnol. Et lorsqu’un média en ligne publie son portrait en titrant qu’il a un « plan pour défendre la race blanche », il le diffuse fièrement sur ses réseaux sociaux, tout en refusant strictement de répondre aux questions des journalistes, comme tout bon populiste.

Le jeune politique serait-il en quête de célébrité ? En tous cas, il cultive la polémique, voire l’outrance sous couvert d’ironie, en demandant par exemple à ce qu’on le traite de nazi plutôt que de facho. Mais toujours en ligne. Car dans son village, il est décrit comme une personne plutôt « normale ». Selon une conseillère municipale interrogée par nos confrères d’Ara, « c’est une certaine personne en tant que maire, et une autre personne durant son temps libre ». L’élue estime que ses propos sur les réseaux sociaux font honte au village, et que beaucoup d’habitants, surtout les plus âgés et les moins connectés, n’arrivent pas à croire ce qu’ils lisent sur leur jeune édile.

« Un personnage »

Du côté de ses adversaires politiques, souvent anciens alliés, Dante Perez se serait créé « un personnage qui l’a dépassé ». Il faut dire que la trajectoire politique de ce trentenaire interroge. D’abord socialiste, il a quitté le parti, qu’il a trouvé trop tiède envers les indépendantistes, pour rejoindre le Partido Popular. Il a ensuite claqué la porte du parti conservateur, trop corrompu selon lui, et se définit aujourd’hui comme sans étiquette. Tout en s’avouant proche de Núcleo Nacional, nouveau groupuscule d’extrême-droite.

Créé il y a un mois suite aux protestations menées en raison de l’amnistie octroyée aux dirigeants catalans, ce mystérieux groupe a annoncé qu’il tiendrait très bientôt son premier événement dans plusieurs villes d’Espagne. Derrière un logo blanc sur fond noir, arborant une croix catholique, Núcleo Nacional prône notamment l’immigration zéro et l’arrestation du chef du gouvernement Pedro Sanchez pour trahison.

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