L’Espagne se retrouve sans budget : les conséquences

souveraineté espagne

Pedro Sanchez, le Premier ministre socialiste, a jeté l’éponge : il ne cherchera pas à présenter la loi budgétaire pour l’année 2024 devant le Parlement espagnol. En raison de la convocation électorale anticipée en Catalogne, les députés indépendantistes refuseront de prêter leurs voix pour approuver les comptes de l’État espagnol. Sans majorité, le gouvernement ne peut donc pas avoir un budget pour l’année 2024 et devra renouveler celui, non actualisé, de 2023. Les nouveaux projets qui étaient inclus dans les comptes 2024 vont avoir le plus grand mal à se réaliser. 

Les régions espagnoles sont les grandes perdantes de l’histoire : le budget 2024 prévoyait un transfert de 60 milliards d’euros pour combler les déficits des territoires. La Catalogne, une des plus grandes victimes, perd, à elle seule, 15 milliards d’euros. Les politiques sociales sont également mises à mal : l’augmentation des budgets pour les personnes dépendantes ou l’augmentation des fonctionnaires devront passer par d’autres mécanismes législatifs que la loi budgétaire. Le gouvernement devra faire preuve d’imagination.

Avec en fond sonore, les roulements de tambours militaires, l’Europe demande à tous les pays de l’Union d’augmenter les dépenses en matière de défense en raison du risque accru de débordement du conflit Ukraine-Russie. Bruxelles a fixé les objectifs financiers militaires à 2 du PIB. Dans les comptes 2024, l’Espagne arrivait laborieusement à 1,2%, avec une hausse budgétaire de 19 milliards d’euros. Une somme qui va rester bloquée. Enfin, la grosse opération économique du gouvernement était le rachat de 10% du capital de Telefonica. Une transaction de 2 milliards d’euros qui accouche morte née.

Par ailleurs, le gouvernement de Catalogne, lui non plus, n’a pas réussi à faire approuver ses comptes par le Parlement. Ce qui est à l’origine de la convocation des élections anticipées au 12 mai prochain. C’est le monde de la Culture qui se retrouve crucifié par cet échec politique. Le gouvernement catalan était sur le point d’approuver le plus large budget culturel de son histoire avec 566 millions d’euros, soit 1,7% du PIB. Consternation au MNAC qui perd un million d’euros de subventions ; même châtiment pour le Liceu et le Théâtre National de Catalogne qui perdent chacun 600.000 euros ; le Palau de la Música 500.000 euros ; el Mercat de les Flors 400.000, et les fondations Tàpies et Miró 100.000 euros.

Seule nouvelle rassurante : le gouvernement espagnol a annoncé que les fonds européens que doit recevoir le pays ne sont pas mis en danger par cette affaire.

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