Sport, alimentation et zen attitude du quartier : nous avons débusqué les secrets de longévité des habitants de Les Corts, l’un des quartiers de Barcelone qui bat des records d’espérance de vie.
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Selon les dernières statistiques de la mairie de Barcelone qui couvrent les années 2000-2020, c’est dans le quartier de Les Corts que l’on trouve la plus longue espérance de vie… chez les femmes (87,6 ans). En englobant les hommes, on y trouve une moyenne de 84,9 ans, soit la deuxième plus longue longévité derrière Sarria-Sant Gervasi, aussi considéré comme l’un des quartiers les plus riches de la ville.
Si Les Corts est loin d’être le moins favorisé de Barcelone, cette seule donnée ne suffit pas à expliquer pourquoi l’espérance de vie y est si longue. Qui de mieux que les habitants du quartier pour éclairer notre lanterne ?
La tranquillité de Les Corts loin de l’agitation de Barcelone
« Je suis très active, je bouge beaucoup physiquement et intellectuellement: je lis énormément, notamment les journaux. Je marche, je sors tous les jours, je ne reste jamais à la maison. » Dans la Casal de Gent Gran de Sant Ramon, aux confins de Les Corts, Ana Maria, 82 ans, nous raconte d’emblée son style de vie pour rester en forme.
« J’aime le soleil et je socialise énormément : je déjeune tous les jours avec des amies, c’est important de cultiver les amitiés. Je vais à l’université, je suis cinéphile, j’aime beaucoup la musique classique, l’opéra et la danse. Et ici, au centre, je fais du pilates et du yoga », nous explique cette ancienne enseignante, qui a énormément voyagé à travers l’Europe. Mon estime de moi en prend déjà un coup : cette dame qui a près de trois fois mon âge est aussi active que moi. Je lui demande donc d’autres de ses conseils pour vivre une vie aussi longue et saine qu’elle : « je n’ai jamais bu ni fumé », nous confie-t-elle. Je prends note mentalement – reste à voir si je saurai m’y tenir.
Et vivre dans Les Corts, ça aide ? Ana Maria est convaincue que le quartier y est pour quelque chose : « Ce quartier est très spacieux dans le sens où il n’est pas comme le Gotic ou Gràcia, qui sont très confinés. Ici il y a beaucoup de parcs et c’est très tranquille. »
Une tranquillité qui est indispensable pour vivre une belle et longue vie, selon Aminta, Salvadorienne de 62 ans qui habite le quartier et s’occupe de personnes âgées. « Ne pas être nerveux, ne pas se soucier de choses qui ont une solution, mener une vie calme, sans stress. Je pense que c’est le plus important », explique-t-elle. Je m’en souviendrai à ma prochaine crise de panique.
Des mordus de sport dans tous les coins de Les Corts
De retour au centre de jour de Sant Ramon, Consuelo, 79 ans, nous explique qu’elle y vient trois fois par semaine pour faire son sport et des exercices de mémoire. Et de remarquer que les personnes de son âge sont en général très actives dans le quartier. « Je les vois souvent ici, marcher en groupes avec leurs bâtons, et les centres comme celui-ci sont très fréquentés. Je connais un monsieur qui a été refusé dans l’un d’eux car le centre était déjà complet, et c’est pareil pour tous les autres, ils sont pleins. »
Sur le chemin de la sortie, nous croisons d’ailleurs Pere, 70 ans, qui se rend à son cours de sport matinal. Avec sa dégaine athlétique, son bonnet vissé sur la tête et les mains dans les poches, on pourrait facilement lui donner 10 ans de moins.
« L’idée (pour vivre longtemps) c’est qu’il faut faire de l’exercice, et inclure différents types d’exercices, à la fois aérobiques et de renforcement musculaire », nous explique-t-il, tel un coach sportif chevronné, avant d’ajouter : « il faut privilégier les fruits, les légumes et les protéines ». Des fruits qu’il va chercher chez un marchand spécialisé de Les Corts, qu’il considère lui aussi comme une zone « très tranquille, ce qui est rare dans une ville comme Barcelone où il y a énormément de trafic et de monde ».
« Ici, on voit peu de voitures, peu de gens, les avenues sont plus larges, c’est un quartier très agréable », explique-t-il. « Beaucoup de personnes cultivées vivent ici et, lorsqu’elles prennent leur retraite, continuent de mener une vie intellectuelle, physique et sociale. Ce que nous ne pouvons pas faire, c’est rester à la maison. Il faut sortir », martèle Pere. Je l’écoute à la lettre, prête à fermer l’écran de mon ordinateur et à enfiler mes baskets. Reste à trouver la motivation de m’extirper de mon fauteuil…
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