Installée en Espagne depuis 37 ans, Guillemette Schortgen y a mené toute sa vie professionnelle. Actuellement country manager pour le célèbre cuisiniste Mobalpa, elle met son expérience à profit de ses franchisés. Rencontre.
Pourquoi avoir choisi l’Espagne pour votre carrière ?
Je suis arrivée en Espagne en 1987. J’adorais déjà le pays et le destin a fait que je m’y suis installée mais cela n’a pas été un hasard. J’ai fait une école de commerce. En 2e année, je réalise un stage dans le service export d’une enseigne française, franchiseur de magasins d’ameublement hau de gamme. Mon stage de 2 mois s’est prolongé sur 4 mois puis l’année suivante à New York.
En fin d’études et en accord avec l’entreprise, qui avait le souhait de développer l’Espagne, j’ai décidé de faire ma thèse de fin d’études sur l’implantation de l’enseigne en Espagne et son développement. J’ai en fait créé mon propre projet professionnel et je suis partie implanter la société à Madrid. Deux coups de cœur se sont unis : mon amour pour l’Espagne et pour cette enseigne, et la passion pour mon travail. J’encourage tous les jeunes à profiter de leurs stages en entreprises et être proactifs pour proposer des projets et des actions à mener à leurs employeurs.
Quelles sont les recettes pour s’épanouir professionnellement en Espagne ?
Comme dans tous les pays étrangers, la flexibilité est pour moi le premier atout pour s’adapter dès les débuts. L’empathie et le respect de la culture, aimer le pays, connaître ses coutumes, bien parler et écrire la langue. Surtout pas de prétention ni la revendication d’être d’un autre pays dans lequel certaines choses sont mieux ou plus avancées…
Quand je suis arrivée, l’Espagne était à un niveau économique bien inférieur à la France et était considérée comme un pays encore sous-développé, il fallait faire preuve de beaucoup d’humilité pour réussir en Espagne tout en venant de France. Il est aussi fondamental de bien connaître les mentalités, les habitudes et les goûts de chaque région. Je garde toujours un article de presse de 1995 qui s’intitule « Dime cómo vistes y te diré de dónde eres ». A l’époque ,j’avais ma propre boîte et je travaillais sur l’implantation de franchises françaises en Espagne, et beaucoup dans le secteur de la mode.
Comment y faire évoluer efficacement sa carrière ?
Avec beaucoup d’humilité, avec les bons contacts, en observant, en écoutant, en s’intéressant aux personnes. Le networking est plus facile qu’en France. Le caractère espagnol plus ouvert, les dirigeants et chefs d’entreprise plus accessibles. Personnellement, j’ai toujours évité le féminisme et je n’ai jamais eu aucun problème pour me faire accepter en tant que femme à des postes de direction lorsque j’ai été dans des entreprises françaises ou durant les 14 ans où j’étais à mon compte. Par contre, une femme de caractère dans une entreprise familiale avec un management paternaliste et machiste à l’espagnol, cela ne s’est pas toujours bien passé.
La façon de travailler des Espagnols est-elle très différente des Français ?
Les Espagnols travaillent différemment dans la réaction et dans l’action, plus que dans la prévision et l’analyse. Dans un monde changeant tellement rapidement comme ces dernières années, cela a permis à l’Espagne de sortir la tête haute de plusieurs crises et avec de bons résultats économiques. l’Espagne souvent toujours touché plus fort par les crises, s’en sort toujours mieux et plus rapidement
Encore récemment, la correction de la Banque Européenne des prévisions PIB 2024 et 2025 montre bien que l’Espagne sait réagir. Les gens se plaignent moins de leurs conditions de vie, de travail, de couverture sociale si on compare à la France. Les Espagnols disent qu’un Français qui ne se plaint pas n’est pas un vrai Français !
Les Espagnols sont aussi beaucoup plus solidaires aussi bien dans leur vie personnelle que professionnelle. Ils ne laissent pas les amis, la famille, les collègues seuls devant la difficultés . J’ai aussi appris que les Espagnols ont du mal à dire « non ». Avoir des réponses concrètes est souvent compliqué.
Pourquoi avoir choisi Mobalpa pour faire évoluer votre carrière ?
Cela a été un coup de cœur avec l’équipe internationale de Mobalpa . J’ai été totalement séduite par le concept de magasin, l’image de la marque mais surtout l’accompagnement que l’enseigne réalise auprès des franchisés. !Ojalá todos los franquiciadores fueran como Mobalpa!
L’enseigne avait largement travaillé sur son projet Espagne et préparé les moyens pour s’implanter et se développer en adaptant les points nécessaires au marché espagnol. Mobalpa appartient au groupe familial Fournier, leader en France dans la fabrication, le design de meubles et de solutions pour l’aménagement de la maison. La force des entreprises familiales réside dans le fait qu’elles pensent à long terme sans avoir à démontrer un retour sur investissement à court terme tout en restant exigeant sur les résultats. En 5 ans, les 14 magasins ouverts ont démontré des résultats positifs.
Mobalpa propose des franchises en Espagne. Quelles sont les clefs du succès pour un franchisé ?
La bonne personne à la bonne place. Paroles de franchiseur avant tout ! Sur ces deux points, à Mobalpa, nous sommes très vigilants et nous préférons dire non à des candidats que d’ouvrir et de voir qu’ils ne vont pas réussir +. Ce n’est pas toujours le cas des enseignes qui souvent ouvrent pour ouvrir et ferment continuellement des points de vente.
Le/la franchisé/e doit être entrepreneur dans l’âme, avoir une expérience commerciale et de direction d’équipe de vente prouvées. La clef du succès est de suivre la formation pour lui et toute son équipe, appliquer la méthode de vente Mobalpa et les outils de gestion mis à sa disposition. Nous l’accompagnons pour définir et mettre en place la publicité, la communication, le marketing local qui lui permettront de réaliser son développement commercial. Le retour sur investissement pour ouvrir un magasin est à partir de 3 ans, ce qui est très encourageant pour les franchisés. En 5 ans de présence en Espagne, nous avons déjà 2 franchisés qui ont un deuxième magasin.
Et les erreurs les plus courantes à éviter ?
L’erreur numéro 1 est un mauvais choix d’association. La plupart des candidats qui veulent devenir franchisés Mobalpa viennent nous voir en nous expliquant qu’ils auront un associé, voire plusieurs pour développer à terme le projet. Si la raison est purement pour une tranquillité financière, ma recommandation est que la banque coûtera peut-être plus cher, mais reste le meilleur associé.
Les associations sont comme les mariages. Le taux de divorce est important et les divorces coûtent parfois très cher. Nous accompagnons nos candidats pour la recherche de financements. Nous avons des accords avec des banques et nous apportons également du financement direct sur chaque projet. L’autre erreur est de croire qu’une entreprise peut se gérer à distance ou en passant tous les jours quelques heures dans son magasin. Ce n’est pas le cas pour faire grandir un magasin Mobalpa. Notre métier est complexe car technique et ce sont des ventes sur plusieurs mois qui demandent une gestion rigoureuse, la motivation optimale et la coordination des équipes de vente et techniques.
Devenir franchisé Mobalpa en Espagne
Infos sur le site des franchises Mobalpa en Espagne
Et pour en savoir plus, contactez Matt Stephens, Développeur Mobalpa Espagne à Barcelone à [email protected] ou par téléphone au 640 819 466 ou encore sur son compte Linkedin
