La quête d’un appartement à Barcelone est devenue un véritable parcours du combattant pour de nombreux expatriés français, confrontés à une situation tendue sur le marché locatif.
Barcelone, ville dynamique et cosmopolite par excellence, attire de nombreux Français en quête d’une vie ensoleillée. Mais quand on gratte sous la couche (épaisse) du charme de la capitale catalane, on trouve la boîte de Pandore : des galères à n’en plus finir pour ceux qui cherchent un appartement à Barcelone.
Aïnoa réside à Barcelone depuis cinq ans. Depuis près de trois mois, elle est à la recherche d’un appartement à partager avec une amie. Une longue route semée d’embûches. Selon elle, les loyers exorbitants et l’offre limitée sont autant de barrières entravant la quête d’un toit décent. « Un appart en piteux état, une petite chambre intérieure sombre, ça va être aussi cher qu’un bel appartement rénové. Et la demande est aussi forte », déplore-t-elle.
Cette Française originaire de Biarritz souligne également les exigences des propriétaires, qui demandent des revenus élevés et des cautions conséquentes, ce qui rend la situation encore plus ardue pour les locataires potentiels. « C’est celui qui a le plus haut salaire qui va avoir l’appartement », explique-t-elle. « Récemment, j’ai visité un appartement plutôt pas mal. Le propriétaire avait posté l’annonce pendant une journée seulement, il faisait des visites uniquement de 16h à 20h, et il avait déjà une pile de dossiers sur la table. Il n’avait pas besoin de plus pour trouver un locataire. »
Un enfer dans un appartement à Barcelone : le Raval
Olivia, arrivée à Barcelone en juin 2022, relate son calvaire lors de ses six premiers mois dans la ville. De sous-location en sous-location, elle a dû faire face à des situations précaires et à des conditions de vie inacceptables. « J’ai déménagé cinq fois en cinq mois, c’est un stress permanent », confie-t-elle. Les défis étaient multiples : des propriétaires exigeants, une concurrence intense et des critères de sélection discriminatoires lors des collocations en sous-location. « C’est hyper subjectif, on est presque choisi par rapport à notre physique, notre personnalité, et la langue qu’on parle », indique-t-elle.
Et les quartiers les plus attractifs financièrement se révélaient être des pièges. « J’ai trouvé un appartement dans le Raval, c’était un enfer. J’étais dans une rue très dangereuse, il y avait tout le temps des vols et j’entendais les gens se cracher dessus. Je n’en dormais pas de la nuit, il y avait des cafards partout. J’avais une porte blindée, mais je ne me sentais pas en sécurité », raconte-t-elle.
D’autres obstacles se mettent en travers de la route des Français à la recherche d’un toit : les agences immobilières imposent des frais élevés, tandis que les conditions de logement laissent parfois à désirer. « J’ai visité des appartements qui étaient dans un état vraiment catastrophique. Pour 600 euros (la chambre) on nous présente un taudis, je n’ai jamais vu d’appartements aussi délabrés qu’à Barcelone. Sur les photos, on pense que ça passe, et puis sur place, on se rend compte que la douche est presque à l’extérieur, idem pour la toilette, les portes ne se ferment pas… Ce qui m’a marqué aussi, ce sont les visites à la chaîne : on était parfois trois personnes à visiter en même temps, c’est gênant », se rappelle Olivia.
Elle note clairement une différence sur le marché entre son arrivée, il y a deux ans, et la situation actuelle. « Par le passé, c’était bien plus facile de trouver un appart. J’avais une chambre à 400 euros, charges comprises avec une salle de bain privée. Maintenant, on demande directement au moins 600-700 euros pour une chambre. »