Microsoft a annoncé son plus grand investissement historique en Espagne pour l’infrastructure de l’IA. Un signal fort de confiance de Microsoft dans le potentiel espagnol.
Photo : Illustration d’un bâtiment Microsoft (Pixabay)
Le géant technologique Microsoft a révélé son intention de réaliser le plus grand investissement de son histoire en Espagne pour renforcer l’infrastructure de l’intelligence artificielle (IA) dans le pays. Cet investissement massif, qui devrait dépasser les 2 milliards d’euros sur les cinq prochaines années, vise à accélérer le développement de l’IA et à positionner l’Espagne comme un leader mondial dans ce domaine. Microsoft prévoit de créer de nouveaux centres de recherche et de développement, ainsi que des infrastructures de cloud computing avancées pour soutenir la croissance exponentielle de l’IA.
Si vous n’y connaissez rien, pas de panique : retenez que cet investissement massif de Microsoft en Espagne est un game changer. Il doit propulser le pays vers l’avant de la scène technologique mondiale, alors que l’IA monopolise toute l’attention des entreprises et investisseurs du monde entier depuis l’avènement de l’IA générative avec ChatGPT.
« Notre investissement est un témoignage de notre engagement de 37 ans envers l’Espagne, sa sécurité, son développement et la transformation numérique de son gouvernement, de ses entreprises et de ses habitants », a déclaré le vice-président et président de Microsoft, Brad Smith.
Selon lui, l’Espagne est l’un des pays où l’IA est le plus utilisée, mais les emplois ne suivent pas. « Entre le troisième et le quatrième trimestre de l’année dernière, nous avons constaté que l’utilisation de l’IA générative par des organisations dans toute l’Espagne a augmenté de plus de cinq fois en un trimestre. Nous assistons littéralement à l’adoption de l’IA qui explose dans toute l’économie espagnole », indique-t-il à El País.
L’IA à la rescousse des pensions espagnoles
Une économie espagnole que l’IA pourrait tout simplement… sauver, à en croire le grand ponte de Microsoft. « Il n’est pas trop tôt pour se préparer à l’année 2030 », indique Brad Smith. « Que va-t-il se passer entre maintenant et 2030 ? Les médecins et les personnes dans la fonction publique, où l’âge moyen des employés est de 58 ans, vont partir à la retraite. L’économie va perdre tout ce talent. Comment le remplacer ? S’il ne peut pas le faire, la croissance du PIB sera encore plus sous pression. Mais, plus que cela, la qualité de vie ici sera menacée. »
Sans forcément vouloir lui donner raison, le taux de natalité en Espagne a chuté l’an dernier à son niveau le plus bas depuis le début des enregistrements en 1941, selon des données de l’Institut national de statistique (INE). Selon Eurostat, l’Espagne a le deuxième taux de fécondité le plus bas de l’Union européenne. Un déclin qui menace intrinsèquement l’économie espagnole, et, à terme, le système de pensions. Sans une main-d’œuvre suffisante, qui assurera le financement des retraites des Espagnols ?
Pour Brad Smith, la solution réside donc dans l’IA. « La seule façon de réduire la pression est de créer les emplois de l’avenir et de permettre aux gens de les occuper. Et, à cet égard, le pouvoir de l’IA est également très pertinent, car il réduit les barrières à l’entrée : il facilite la professionnalisation dans le domaine de la cybersécurité et facilite l’écriture de logiciels », explique-t-il. Dire que ce secteur offre des perspectives d’emploi très prometteuses est un euphémisme. Reste à voir si l’Espagne saura prendre la balle au bond.